« LE CIEL, LA NUIT ET LA PIERRE GLORIEUSE », CHRONIQUES JUBILATOIRES DU FESTIVAL D’AVIGNON
La Piccola familia – Le Ciel, La Nuit et La Pierre Glorieuse – Jardin Ceccano du 6 au 23 juillet à 12h (Relâche les 10 et 17 juillet)
Chaque jour, à midi pétante, le collectif La Piccola Familia de Thomas Jolly enflamme les spectateurs qui se pressent (entrée libre!!!) dans Le Jardin Ceccano pour (re)vivre, en seize épisodes, et de manière totalement décalée, les Grandes Heures du Festival d’Avignon de 1947… à 2086 (sic). En effet, si la première date correspond à la création effective du Festival (appelé alors « Une semaine d’Art en Avignon »), la seconde, elle, est totalement fantaisiste puisqu’il ne s’agit aucunement d’exhumer le passé de manière sérieuse – on l’aura vite compris… – mais de le larder des préoccupations présentes et de le mettre en écho avec l’avenir improbable ; ce cocktail d’une fraîcheur explosive étant servi, juste avant le déjeuner, avec une liberté de ton tout à fait désaltérante.
Assis sur des bancs (pour les plus chanceux), debout pour les autres (certain(e)s tentant même de grimper dans les arbres pour mieux voir, mais le service de sécurité veille pour extraire – gentiment – une charmante spectatrice qui en avait tenté l’aventure…), les spectateurs découvrent les épisodes présentés de manière piquante de la saga d’Avignon. Trois quarts d’heure offerts de bonheur absolu.
Sur le plateau bricolé de planches – qui renvoie immanquablement au théâtre de tréteaux des origines – l’esprit de liberté que Jean Vilar, poussé alors par le poète René Char, avait voulu insuffler dès 1947 (du 4 au 10 septembre – et oui, ce n’était pas en juillet !) renaît transcendé comme par magie. Performances, improvisations grand guignolesques, extraits des fameux carnets de Jean Vilar, lectures de coupures de presse peu amènes (ah le Dauphiné Libéré – sic – de l’été 68, évoquant la prestation du Living Theatre de Julien Beck au Cloître des Carmes, vrai morceau d’anthologie réactionnaire !) et mises en jeux ludiques des grandes pièces ayant marqué à jamais la mémoire du festivalier, se bousculent portés par une énergie débridée. (…)
En partenariat avec INFERNO Magazine