« LA PETITE DANS LA FORÊT PROFONDE » : AU DIABLE LE MYTHE, VIVE LE FRISSON

Lebruitduoff.com – 04 juillet 2024
« La petite dans la forêt profonde » à partir de 15 ans – texte : Philippe Minyana – mes : Alexandre Horréard – à la Chapelle des italiens – du 29 juin au 21 juillet à 15h40 – relâche les mardis.
Alexandre Horréard assure une mise en scène en totale adéquation avec le texte de Philippe Minaya. Ce dernier propose une version du mythe de Procné et Philomèle d’Ovide. Dans sa réécriture il épure le texte de son aspect lyrique, pour y mettre en avant les notions de cruauté, de violence et de bestialité chez l’homme.
Le metteur en scène a fait le choix de ne pas s’encombrer d’accessoires en carton-pâte et autres astuces pour recréer une forêt, une princesse et un roi. Pas de décors donc mais juste une petite planche posée sur deux tréteaux, sur lesquelles les accessoires s’enchaînent à vue du public, nécessaires aux bruitages parcimonieux et judicieux. Le privilège est donné au théâtre-récit mené principalement par la comédienne Clémence Josseau qui va conter quasiment à elle seule le récit, en passant d’un protagoniste à l’autre par ses didascalies, ponctuant d’un « dit la petite » ou d’un « dit le roi ». Mais aussi par des expressions du visage et du corps où l’on comprend aisément de qui elle porte la parole. C’est ainsi que la narratrice arrive à nous procurer ces sensations et émotions fortes lorsqu’elle aborde les passages les plus horribles du texte. Le crescendo et le suspense sont habilement menés jusqu’à la fin tragique. Alors même que le public espère que n’arrive pas ce qui se profile à « la petite », sœur de la Reine qui vient lui rendre visite… C’est son mari de Roi qui est son guide pour rejoindre le château et traverser la forêt, le chemin semble assez long pour que le Roi réponde à des besoins bestiaux, avec une violence et une cruauté imparables. « La petite » sera laissée pour morte, retrouvée par sa sœur la Reine qui va agir avec autant de barbarie que le Roi pour la venger. La description bien détaillée de cette vengeance est transcrite par la seconde comédienne Louise Ferry, qui mène un récit des plus terribles avec un naturel déconcertant.
Cette pièce est particulièrement réussie, grâce à une combinaison bien ficelée de la mise en scène et du jeu des comédiennes, mais aussi grâce à l’adaptation et l’interprétation du texte.
Au diable les dithyrambiques tirades des mythes grecs, semble dire le metteur en scène, pour ne laisser place qu’au jeu des deux comédiennes aux airs angéliques qui arrivent à nous effrayer littéralement, avec leurs oripeaux, dans une ambiance feutrée.
Béatrice Stopin

































Merci pour ce conseil de spectacle. Les deux comédiennes vont crescendo servies par une habile mise en scène. Pas besoin de fureur pour être saisi d’effroi. Par contre, les bruitages sont trop faibles.
Euh… moi je suis pas entré dans cet univers . Trop de minimalisme tue le minimalisme. Petites voix pas toujours audibles dans la grande chapelle des Italiens, petit accompagnement musical trop discret, 2 actrices graciles mais sans charisme , pour un texte qui aurait dû être de bruit et de fureur , une sorte de sang des Atrides médiéval… bref , un manque de force , d’énergie , d’impact qui éteint l’émotion qu’aurait dû provoquer la cruauté du récit.. désolé, je recommande pas.