« LA BELLE SCENE SAINT DENIS » : KRUMP ET HIP HOP AU PROGRAMME 3

Lebruitduoff.com – 10 juillet 2024
AVIGNON OFF 24. LA BELLE SCENE SAINT DENIS Programme 3 – La Parenthèse.
La belle Seine Saint Denis perfectionne notre connaissance des artistes qu’elle soutien et des formes qu’ils proposent. Pour le programme 3, c’est le hip-hop et son dérivé – de plus en plus autonome – le Krump qui sont à l’honneur.
LA RAGE DE VIVRE.
Le premier extrait est celui de Maya Masse, Wrestler, Louis Schild « Bullet Time » que Maya Masse danse seule. Au sol, cheveux mouillés (ou baignant dans son sang ?), elle gît là, inerte… On assiste à la fois au flash-back de cette chute sanglante et à la révolte mentale que suscite dans l’esprit de la danseuse qui, d’une certaine manière, refait le film…
Un bras dans le dos, puis de face langue tirée, la colère et la rage de Maya Masse est à son comble et nul doute que le Krump est le meilleur médium pour montrer ses états. Elle est juste subjuguante. Elle finit tête cachée dans son t-shirt, seins nus, bras tendus, marchant comme en apesanteur.
Tout le long de ce court extrait, on sent la tension monter. Les gestes sont violents et on ressent son besoin impérieux de régler ses comptes. Sa présence est d’autant plus troublante qu’elle paraît frêle et innocente mais à la première frappe de son pied au sol, on sait que la bagarre va commencer.
LES INSÉPARABLES.
C’est Kaê Brown Carvalho et Jerson Diasonama qui lui succède avec un extrait de leur duo jubilatoire et libre « Jogo de dentro ».
Alors que des caisses à bouteilles en plastiques multicolores sont à jardin, Jerson Diasonama torse nu, long short jaune fait son entrée à cour, de dos puis de face et enfin au sol. À genoux, il gratte et le caresse. Avec une enviable souplesse, il se touche les pieds en courbant le dos pendant que Kaê Brown Carvalho se prépare à entrer à l’autre bout de la scène, long short vert sobre.
Les deux se rapprochent, esquissent un mouvement de tête et le duo commence…
Fluide, inondant comme la pluie qui tombe drue le plateau d’un geste ample, généreux, soutenu. ils ont ce qu’on appelle « la pêche ».
Angolais et Brésilien ces deux-là forment un duo vif et joyeux. Ils se détachent pour mieux se signaler dans leur individualité et se retrouvent dans un mouvement rapide et tenu… c’est très beau.
Emmanuel Serafini
































