« LES FILLES NE SONT PAS DES POUPEES DE CHIFFON », UN CONTE ECLAIRANT ET UNIVERSEL

Lebruitduoff.com – 11 juillet 2024
AVIGNON OFF 24. « Les filles ne sont pas des poupées de chiffon » – Compagnie La rousse, écriture et mise en scène Nathalie Bensard. Scénographie, Delphine Brouard. Théatre La scierie 11h35 du 3 au 21 juillet, relâche les lundi 8 et 15. A partir de 7 ans.
Dans un pays qui ne sera pas nommé, où n’avoir pas de fils est une malédiction et une honte sociale, Ella naît, quatrième fille de sa famille. Comme la tradition l’y autorise, son père décide qu’elle sera désormais Elli, son fils, aux yeux du monde. Elli vit une enfance libre et heureuse de petit garçon, entre foot et école, sillonnant la ville, alors que ses sœurs restent enfermées à la maison. Mais la tradition veille, et le jour de ses 13 ans, Elli devra redevenir Ella, se marier et retrouver son destin de femme et d’enfermement.
Ce conte, inspiré de la pratique culturelle des Bacha Posh ( littéralement « habillé en garçon ») d’Afghanistan et du Pakistan, explore, avec intelligence et poésie le genre, comme construction sociale et outil de domination des femmes.
Par la trajectoire individuelle et singulière de Ella/Elli, on accède à l’universel de la liberté individuelle face à la pesanteur des traditions et la violence qui s’exerce sur ceux qui ne se conforment pas, mais aussi sur la force et la puissance de la sororité.
Les deux formidables comédiennes, Diane Pasquet et Juliette Prier content cette histoire jouant tous les personnages, dans un décor onirique et arachnéen, vivant par la grâce du comédien manipulateur François Lepage, dans une mise en scène à la fois épurée et dynamique, avec une scénographie qui tire profit de la profondeur du plateau pour jouer sur la dichotomie dedans/ dehors, enfermement/ liberté.
Un conte riche, émouvant et prenant, qui, comme tous les contes, d’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands.
Isabelle Salles

































je m’y suis précipité..mais j’en suis sorti avec une réserve… Dans la très grande salle du hangar de la Scierie , sur le vaste espace de la scène animé d’une très belle scénographie de voilages , le duo d’ actrices a du mal à occuper un tel volume ; un petit déficit de charisme et une diction un peu studieuse atténuent un peu la puissance du propos … Si le récit fait allusion à des coutumes afghanes , comment ne pas penser aux films albanais « vierges sous serment » et argentin « le dernier été de la boyita » . Le propos serait donc plus universel qu’il n’y parait et méritait un traitement plus puissant .. c’est mon ressenti .