« FÊTE DES MERES », COCKTAIL EXPLOSIF

Lebruitduoff.com – 16 juillet 2024

AVIGNON OFF 24. « Fêtes des mères », de Adèle Royné, collaboration artistique Guillaume Vincent au Théâtre du Train Bleu du du 3 au 21 juillet 2024 (relâche les 8, 15 juillet) à 13h40 (durée 1h10).

L’affiche est spectaculaire : un champignon nucléaire à côté du titre, Fête des mères. Le spectacle de la jeune autrice et comédienne, Adèle Royné, accueilli dans la petite salle du Train Bleu réserve une belle surprise. La réunion familiale des trois enfants venus fêter l’anniversaire de leur mère dégénère rapidement en un règlement de comptes. Les révélations les plus folles se succèdent. Blagues vaseuses, caricatures, défilé de farces et attrapes, tout y passe. La comédie est drôle, les personnages bien croqués, l’intention sincère et généreuse : une jeune autrice à suivre assurément.

Après avoir abandonné des études de maths, Louise se lance dans le théâtre. Brouillée avec sa mère depuis trois ans, elle accepte finalement de se rendre chez elle pour son anniversaire, qui est aussi la fête des mères, en espérant trouver l’inspiration pour son prochain spectacle. Elle y retrouve ses frères Gabriel et Ziggy avec leurs partenaires respectifs, l’occasion de régler ses comptes…

La table est jonchée de cotillons et de restes de fête. Florence, la petite amie de Ziggy, le benjamin de la famille qui habite toujours chez sa mère Violaine, débarque débraillée, vulgaire au dernier degré avec son maquillage outrancier, ses bijoux en plastique et sa robe bariolée. Quel contraste avec le fils aîné Gabriel, le chouchou, propre sur lui, qui arrive avec son ami Arthur ! Le comique de la pièce est basé sur une exagération à outrance des situations. Ziggy est aussi pantouflard et campagnard que Gabriel est propre sur lui. Les révélations sur la mère, éternelle absente de la pièce, sont énormes, les surnoms qu’elle donne à ses enfants violents. Florence en fait toujours trop, dans le crémant, les robes extravagantes, les pantoufles jaune fluo, le rire saoul. Et quand Arthur, excédé par les remontrances coincées de Gabriel, décide de donner lui aussi dans le vulgaire en revêtant un chapeau pointu, le festival commence. 

Il y a une belle densité de blagues, de bons mots, de situations filées (« les cordonniers… »). Louise, autrice et comédienne, s’applique et touche. Derrière les exagérations et les blagues faciles, les blessures des enfants sont réelles, leurs rivalités fraternelles aussi. Que veut dire l’attribution de telle ou telle chambre ? Comment échapper à la figure de la mère ? Gabriel enchaine les psychanalyses tandis que les petites amies de Ziggy ressemblent toutes à Violaine. Le portrait de l’absente révèle ses fragilités, ses zones d’ombre longtemps cachées.

Fête des mères se glisse dans une tradition de café-théâtre, s’emparant des blessures familiales pour faire rire avec de personnages caricaturaux qui enchainent les blagues. Sans prétention mais pas sans humour

Emmanuelle Picard

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