UN « 1984 » IMMERSIF ET INQUIETANT A SOUHAIT, TRES REUSSI

Lebruitduoff.com – 17 juillet 2024
AVIGNON OFF 24. « 1984 » – au Théâtre de l’Oulle / la Factory – jusqu’au 21 juillet à 17h10 – relâches les mardis – durée 1h40 – Mise en scène et adaptation : Gaële Boghossian.
Les adaptations théâtrales du Collectif 8, ont toujours été inspirées par de grandes œuvres littéraires auxquelles ils apportent leurs visions artistiques. On ne peut que se souvenir de « La religieuse », « l’homme qui rit », ou encore « Faust » et aujourd’hui « 1984 » le roman de George Orwell publié en 1949. Gaêlle Boghossian et Paulo Carreira œuvrent avec passion dans chacun de leur spectacle pour offrir au public un théâtre numérique toujours plus performant et immersif.
George Orwell crée un univers dystopique dans son roman « 1984 » où le gouvernement est totalitaire et les dangers qui en découlent sont mis en avant. Big Brother dirige Le Parti qui est une organisation puissante, dans ce monde, tous les individus sont sous contrôle et surveillance totale. Winston Smith, personnage principal a compris la manipulation du Parti, il est fait prisonnier, la pièce débute sur cette scène.
Le protagoniste de l’histoire est derrière un grand voile blanc qui occupe tout le bord de scène, où les premières projections apparaissent. Le reste de la scène sera le support visuel immersif que le vidéaste Paulo Carreira a méticuleusement reconstitué, afin d’immerger le public dans une réalité virtuelle surprenante. Dans une cabine surélevée, en dehors de la scène, O’Brien interroge Smith suspendu par des chaînes et torturé à coup de taser lorsque ses réponses ne sont pas conformes à sa rééducation cérébrale.
L’univers fantastique et inquiétant de ce 1984, ainsi que la surveillance omniprésente sont bien présents et pesants sur le plateau. Les passages de tortures et de manipulations mentales subies par le comédien Damien Remy sont déconcertants de réalisme. Les moments romantiques vécus avec Julia interprété par Judith Rutkowski permettent au public de souffler à l’apparition des coquelicots, mais le rouge du communisme vient toujours faire écho de ce monde d’emprise sur les individus.
Le Collectif 8 n’a de cesse de nous surprendre avec ses créations toujours plus immersives et esthétiques. Le choix d’adapter 1984 où le public est littéralement plongé et happé dans un univers numérique et littéraire tellement proche de la réalité actuelle, que l’on en sort bouleversé.
Béatrice Stopin

































An-tan-tion !! Globalement plus que d’accord avec l’article ! Mais une remarque triviale pour avertir les spectators : le dispositif scénique vidéo nécessite de se placer à partir du 5eme ou 6eme rang car on est proche d’un format « CinémaScope » …la projection vidéo frénétique sur l’écran-voilâge en avant de la scène , peut fatiguer les yeux à partir de l’heure de spectacle … donc prenez du recul au sens propre du terme, et vous ne perdrez rien du spectacle !