« UN SOIR CHEZ BORIS », EN ESPERANT QUE LE MATIN EST LOIN

Lebruitduoff.com – 18 juillet 2024
AVIGNON OFF 24. Un soir chez Boris – Olivier Debelhoire – Collection Lambert / Train bleu, du 2 au 21 juillet à 17h45.
Un soir chez Boris commence à 17h45, au fond d’un parc immense où se perdent régulièrement des carmélites. C’est à l’intérieur d’une yourte que les spectateurs sont conviés, où ils pourront découvrir la figure singulière d’un homme, à mi chemin entre le trappeur et le cow-boy. Simple et maladroit, il marmonne de vagues choses dans sa barbe, le dos un peu courbé, sans vraiment nous regarder. Télé, frigo, le vent qui souffle, le froid qui rôde, il nous présente toutes ces vagues choses brièvement, comme s’il se tenait légèrement en retrait de lui-même. Mais sous ses airs absents et décalés se cache une chose un peu plus triste : au fond, il a envie d’être avec nous, de partager ses histoires et ses mondes avec nous. D’ailleurs, la première chose qu’il fait après son entrée c’est de barricader l’endroit et de manger la clef. Remède à la solitude : manger des clefs.
Alors ce trappeur-cueilleur étonnant nous raconte ses histoires, ses mondes, il chante, il tourne, il sort de la yourte, il revient : jamais vraiment au centre. Et c’est beau de voir cette figure si subtile prendre forme et gagner peu à peu ses contours.
Lorsque la partie la plus performée du spectacle advient, on n’a absolument pas l’impression d’être au cirque ou au théâtre : on reste avec lui, dans son endroit. Tout devient vrai. Les chips, le vin. La barre de fer qu’il manie pour se maintenir en équilibre sur différents objets nous fait véritablement peur. Les chaussures de ski et les skis ne font pas partie d’un costume, les endroits où il grimpe en chatouillant le risque sont de véritables continuités de son être. On croit en lui, en ce qu’il fait, en ce qu’il va faire, mais pas trop, parce qu’on crie.
J’ai senti le souffle de la barre de fer dans mon cou.
Le spectacle se clôture alors qu’il joue à nouveau de cet accordéon qui n’a rien d’un saut périlleux, et qu’un second comédien lui vole la vedette, en saluant à sa place, en mettant sa musique, en distribuant aux spectateurs du vin et des chips : le trappeur reste à côté, sur son tabouret à même hauteur que les nôtres, tandis qu’on apprend à mieux regarder ce qui ne se montre pas, ce qui ne prend pas forcément le soin de bien saisir la lumière. Un soir chez Boris ou comment c’est super d’être pris au piège.
Célia Jaillet
Photo Cédric Roulliat

































Comme j’ai regretté de n’être pas restée chez moi ….au coin d’un feu plutôt que de me retrouver, enfermée dans une yourte, avec un pseudo trappeur !!!
Heureusement tous les goûts sont dans la nature, présentement ici dans la yourte !!! Tant mieux pour vous si vous avez aimé, madame, ce Davy Crockett se dandinant sur la danse des canards…
On nous parlait de cirque contemporain mais …. Boris, c’est un peu comme les programmes de nos hommes politiques : il nous vend des promesses et du rêve. Mais point trop de contemporain cirque.
Madame du Bruit du Off, c’est beaucoup de bruit pour rien pour ce soi-disant inratable spectacle.
Il est lourd, sans saveurs et d’un humour assez peu réjouissant. Allez, j’accorde à Boris un certain don de skieur équilibriste.
Vous y allez
Moi, je fuis ….