LE BRUIT DU OFF

Lebruitduoff.com – 13 juillet 2025

AVIGNON 2025 : LA BELLE SCENE SAINT-DENIS – Programme 3. 12 – 14 juillet 2025 : « Where the fuck am I » – Zoé Lakhnati et Per-Anders Kraudy Solli / « Mother tongue » – Lucia Garcia Pullés – Théâtre La Parenthèse.

Le programme 3 de La belle scène St-Denis est une collaboration entre Danse Dense, une plateforme de repérage, de visibilité et d’accompagnement des chorégraphes émergents et en début de parcours, implantée à Pantin et le Théâtre Louis Aragon de Tremblay en France. Et cette année, les deux associés se sont entendus pour nous faire découvrir Zoé Lakhnati, Per-Anders Kraudy Solli et Lucia Garcia Pullés. Les deux premiers sont des anciens de PARTS, l’école d’Anne Térésa de Keersmaeker à Bruxelles, et la troisième, originaire d’Argentine, a travaillé avec la chorégraphe française Mathilde Monnier et le chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro.

« Where the fuck am I » : Je pense donc je suis.

Quand on entre dans le jardin de La Parenthèse, Zoé Lakhnati et Per-Anders Kraudy Solli sont déjà sur scène face à face. Au sol, un immense tapis violet très pop. Le principe de cette performance est que dès que Zoé Lakhnati fait un geste ou une mimique, Per-Anders Kraudy Solli émet des sons, un peu comme pour le doublage son d’un film. Per-Anders Kraudy Solli chante a cappella du Prince ou du Michael Jackson. Il fait des bruitages, des voix dignes des séries TV. Zoé Lakhnati se métamorphose de minute en minute. C’est prodigieux, juste, drôle. Le registre vocal de Per-Anders Kraudy Solli est sans limite… Ils forment un duo complice et leur folie gagne rapidement la salle et nos pensées

« Mother tongue » : Ça coûte combien le Sud ?

Tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler… C’est un peu résumé la proposition de Lucia Garcia Pullés qui surgit des coulisses dans un ensemble de latex rouge en haut et noir en bas, cheveux gominés, coupés au carré. Elle commence sa gymnastique linguale qui marque ses expressions du visage. Sa danse est fœtale. Elle se recroqueville, se rattrape par les bras et recommence. C’est assez statique. Le rythme de la musique l’aide à mettre toute l’intensité dans ce projet qui reste tout de même un peu long et la construction un peu confuse, mais on apprécie cependant toute la dextérité de la danseuse, d’une présence forte et qui possède des qualités indéniables…

Emmanuel Serafini

Image : « Where the fuck am I » de Zoé Lakhnati et Per-Anders Kraudy Solli à La Parenthèse / Photo TLA