« 3 QUESTIONS A… » GUSTAVO GIACOSA POUR « M. UN AMOUR SUPRÊME »

INTERVIEW. 3 questions à Gustavo Giacosa pour « M. Un amour suprême », joué au Théâtre des Halles.

Le Bruit du Off : Au sein de la compagnie SIC.12, vous avez monté cette trilogie liée à l’Art Brut. Avec ce dernier spectacle, « M. Un amour suprême », est-ce pour vous la fin d’un cycle ?

Gustavo Giacosa : Non, pas du tout. L’intérêt que je porte à l’art brut est aussi une forme d’engagement envers ces auteur.ice.s aux marges de la société et de l’histoire officielle de l’art. Parmi les nombreux « effets collatéraux », un spectacle visibilise ces auteur.ice.s oubliés, marginalisé.es ou méconnu.es, tout en soulevant des questions sur leur manière de concevoir le geste artistique. Je vois donc dans notre avenir de nouveaux spectacles à créer en lien avec l’Art Brut.

Vous avez écrit ce dernier spectacle directement en français, pourquoi ne pas l’avoir écrit plutôt en italien pour le présenter d’abord en Italie ?

Au moins pour deux raisons : tout d’abord, car SIC12 est une compagnie française, nous avons donc une responsabilité envers le public francophone et les théâtres qui nous soutiennent à travailler dans la langue du pays qui nous accueille.
Ensuite, parce que nous avons ressenti la nécessité d’une distance, d’une médiation pour affronter la rencontre avec Melina Riccio, qui a eu lieu il y a une quinzaine d’années. La langue française est notre langue d’adoption. Elle nous permet d’établir cette distance nécessaire pour aborder des sujets très intimes liés à notre passé.

Vous êtes Gustavo, commissaire d’exposition d’Art Brut, Fausto, musicien de jazz, sous quelles formes et sur quels sujets envisagez-vous de travailler pour vos futures créations ?

Il existe un principe de paradoxe sur lequel nous ne pouvons pas nous passer.
D’une part, l’horreur de nous répéter et de créer un « système » pour produire des spectacles « qui fonctionnent » dans le système théâtral. En même temps, nous faisons partie de ce système théâtral et cherchons à donner une visibilité et, par conséquent, une légitimité à notre travail. Comment alors rester intègre, le plus sincèrement proche de nos convictions et thématiques ?
La première chose est de se donner le temps de rechercher, de faire pousser naturellement ces thématiques qui nous sont chères et qui, pour la vérité, ne sont pas très loin de nous ; de ne pas se précipiter pour répondre aux attentes et aux rythmes de production. Rythmes qui, de toute façon, sont aujourd’hui fortement compromis par le déclin du système d’aides et de soutiens à la création.

Nous avons déjà commencé à travailler sur une exposition qui aura lieu à partir de juin 2026 à l’espace La Manufacture à Aix-en-Provence, sur la thématique du rêve. Ce projet d’exposition nous permettra d’être en contact étroit avec ces plasticien.nes, qui sont toujours une source d’inspiration pour nous. En plus d’approfondir cette thématique, nous allons certainement chercher la forme de notre nouveau spectacle. C’est ainsi que fonctionne SIC12 : une exposition peut en cacher une autre, et vice versa.

Propos recueillis par Pierre Salles

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