A L’ENTREPOT. Métallos & dégraisseurs : devoir de mémoire
Posted by redaction on 28 juillet 2011 · Un commentaire
VU : Métallos et dégraisseurs / Thiéry / Grégoire / Cie Taxi-Brousse / L’Entrepôt / 19h15 (jusqu’au 31 juillet)
Tiré d’un reportage de Raphaël Thiéry sur les métallos de Sainte-Colombe, où il est né, ce « spectacle théâtral autour de la mémoire ouvrière » nous transporte sur plus de deux siècles d’histoire de la sidérurgie et donc, de la France.
C’est donc plusieurs générations d’hommes et de femmes que le public suit de la Forge de Sainte-Colombe à Arcenor-Mittal. Patrick Grégoire, qui a écrit le texte et assure la mise en scène, nous entraine au contact de familles vouées à la tréfilerie au travers de souvenirs, d’anecdotes et d’événements marquants de notre histoire.
Des différentes guerres au Front Populaire en 1936, jusqu’à nos jours et la récente actualité de la fermeture de Gandrange, en passant par Mai 68 ou l’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, la Compagnie Taxi-Brousse revient sur les différents points de vue en s’appuyant sur la lutte des classes mais aussi des générations et l’évolution d’une société poussée par son économie.
On se souvient des bien maigres premières paies, des premiers jours de travail et l’on est souvent touché par les situations vécues par ces centaines de tréfileurs et autres ingénieurs qui se sont succédé jusqu’à l’arrêt de l’Usine.
Une Usine qui a une âme, un corps, et qui est personnifiée sur le plateau en sons, en chair et en lumière. Par cette habile trouvaille, Alexis Louis-Lucas incarne une usine effrayante, insidieuse et vampirique, tout en bruits assourdissants de machines, en grincements et cliquetis. Il donne corps à cette entité en tant que reflet de la société.
Son évolution au fil du temps, qui la présente tout d’abord comme une mère nourricière dévorant ses enfants, la montre peu à peu devenir victime de ses propres cadences et de son âge. A l’heure ou le son des graphiques remplace celui de l’acier, elle est peu à peu démantelée puis sacrifiée, lancée qu’elle est dans la spirale du rendement et de l’automatisation.
C’est un spectacle original que celui-ci. La mise en scène très dynamique de Patrick Grégoire repose sur nombre de petites trouvailles qui enlèvent cette comédie réaliste et pourtant si drôle. Les comédiens jouent le jeu à fond, sautant d’un personnage à l’autre, problème générationnel et souci de budget oblige, s’introduisant eux-mêmes en aparté au public. Le texte en est savoureux à souhait, plein de bon sens et d’humour.
Franck Glatigny
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bien ,bonne idée , qui devrait être jouée dans pas mal de lycées de fac de collège , un peu un « devoir de mémoire » ma »chronique rurale sur Jeanjean de Pétaouchnok laisse une part belle à l’Usine « Coste et Commartin » qui faisait vivre le village et rythmait les activités ,
encore une pièce qui me donne envie de réserver une soirée d’hiver !
Latcho drom
doudou Mariolo « Nomade de la tribu des Saltimbanques «