BYE BYE. A L’année prochaine ! Le Bruit du Off, comme le Off, ferme ses portes…

Nous voici arrivés au terme de cette saison 2011. Et avec le Off qui ferme ce soir 31 juillet, lebruitduoff.com lui aussi clôture. Que penser de cette édition ? Le bilan est contrasté : un 65e Festival plutôt réjouissant, avec quelques pépites dans la nuit théâtrale d’Avignon. Et un Off morose, ni particulièrement fréquenté, ni spécialement fréquentable.

Mais revenons au Festival. Celui-ci nous aura permis de découvrir l’extraordinaire Vincent Macaigne, qui avec son Au moins j’aurai laissé un beau cadavre, nous aura époustouflés par son sens aigu du théâtre, un véritable coup de foudre, dans tous les sens du terme. Et puis, bien sûr Castellucci, toujours aussi déraisonnable, et pourtant si proche, tellement humain. Un Sul Concetto  di volto nel figlio di dio exceptionnel de beauté et de franchise, une oeuvre éblouissante comme seuls des Castellucci, Jan Fabre, ou Liddell peuvent en produire…

Angélica Liddell, justement, qui avec son Maldito sea el hombre que confia en el hombre nous a offert une oeuvre remarquable de beauté et de grâce. Et puisque l’on parle de grâce, qu’elle lui soit rendue pour avoir donné cette oeuvre splendide, forcément émouvante et élégamment pessimiste, qui nous a bouleversés.

Un Festival d’Avignon qui, s’il résiste aux sirènes politiciennes de nominations arbitraires parfaitement déplacées et inappropriées -le fait des princes- devrait continuer quelques temps encore à nous réjouir. Les artistes associés de ces deux prochaines éditions, du fait des actuels directeurs, nous garantissant encore de nombreuses découvertes, et d’exceptionnels moments de théâtre. Hortense Archambault et Vincent Baudriller, qui termineront leur mandat à la direction du Festival en 2013, ont choisi comme artistes associés l’excellence du théâtre européen, histoire de finir en beauté. Ce sera donc pour 2012 l’Anglais Simon McBurney, puis pour 2013, le Congolais Dieudonné Niangouna en binome avec Stanislas Nordey.

Le Off, lui, était loin, très loin d’être à la mesure de cette grande cuvée 2011 du Festival d’Avignon. Hélas, trois fois hélas, mais que dire de plus que ce que nous en avons dit (Cf le papier de Sophie Héliot aujourd’hui) ? Ce Off qui désormais est trop éloigné de la belle idée qui lui a donné naissance dans les années 67/68 -idée généreuse initiée par Benedetto et Gelas, telle qu’elle revit dans le beau Urgent Crier de Caubère joué cette année au Théâtre des Carmes- n’est plus qu’un vulgaire marché où l’on trouve le meilleur, rarement, comme le pire, trop souvent. Mais qu’y faire ? Nous le répétons depuis deux ans, la non-direction de ce Off, confiée aux affairistes sans scrupules d’AF&C est une véritable catastrophe. Quand donc les artistes et les compagnies se décideront-elles à en prendre la mesure, et se donneront-elles les moyens de changer tout cela ? La question reste posée.

Le Bruit du Off, lui, a mené sa « mission » jusqu’au terme, qui est celle d’informer et de critiquer, en profondeur et sans concession. Merci à vous, chers lecteurs, d’avoir été aussi nombreux : 150 000 visiteurs/uniques ont fréquenté lebruitduoff.com durant cette édition 2011, ce qui constitue un réel succès, n’ayons pas peur des mots, dont nous nous félicitons. Votre fidélité et votre réactivité nous encouragent dans la poursuite de cette formidable aventure.

Mille mercis à vous donc pour cette curiosité qui chaque jour vous pousse à ouvrir notre site. Merci également à tous ces artistes fantastiques qui, dans le Festival ou dans le Off, nous ont offert d’aussi beaux moments de théâtre. Et un grand merci à toute l’équipe qui a animé cette édition, nos six chroniqueurs spectacles -Giulietta, Floriane, Sophie, Pierre, Franck et Marc- qui se sont dépensés sans compter pour arpenter -sans a-priori et en conscience- le dédale de ces festivals d’Avignon : Plus de 150 spectacles vus, Festival et Off confondus, pour une centaine de chroniqués… Merci à eux donc, ainsi qu’à tout le reste de l’équipe du Bruit et à nos stagiaires.

Au revoir à tous. Que l’été qui continue vous soit extraordinaire et beau. Nous nous retrouverons l’année prochaine au 1er juillet pour une nouvelle édition, que nous suivrons tous avec le plus grand intérêt.

Longue vie à Avignon !

Eléonor Zastavia, ce 31 juillet 2011.

Photo : Maldito sea el hombre… d’Angelica Liddell au 65e Festival d’Avignon.

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Comments
2 Responses to “BYE BYE. A L’année prochaine ! Le Bruit du Off, comme le Off, ferme ses portes…”
  1. Bonnard dit :

    Bonjour,
    j’ai suivi le bruit du off, pendant tout ce festival, et si je trouve lamentable la tournure de ce festival off, en spectateur curieux, j’ai découvert quelques pépites comme Inego (dommage que la cie est choisie le monte-charge comme lieu, car cela ne leur a pas apportée le public qu’elle méritait), Courtes de Grumberg à l’Alizé, Antigone de Sophocle à la Fabrik Théâtre… Bref, si l’on s’en donne la peine, on peut découvrir des pépites… Par contre, j’ai été voir le Médée et je n’ai pas été convaincu. Si j’ai trouvé le spectacle très esthétique, j’ai trouvé le jeu froid, et je n’ai pas ressenti d’émotions, ce que je demande avant tout à un spectacle.
    Ce que je regrette, un peu, c’est que vos choix soient convenus, et ne laisse pas une porte ouverte à l’aventure du festival tel que l’envisageait le off du début, jeunes auteurs, jeunes compagnies, jeunes metteurs en scènes, ceux qui feront, je l’espère, un théâtre généreux et sans concession demain.
    Oui, je regrette le battage du Paris, Capitole et autres grivoiseries mercantiles parisiennes, et que le off ne fasse pas le ménage qui je pense risque à court terme de lui coûter la tête (un Greg Germain étêté, sur un pic de mécontentement des compagnies, hourra ! Encore faut-il que les compagnies fassent ce que ces lieux ont su faire, un accord de façade).
    J’ai apprécié vos articles et suivis quand même vos conseils théâtraux, mais je ne les nommerai pas, préférant parler de ceux qui, hélas, ont été passé sous silence.
    Merci de m’avoir accompagné dans ce mois de juillet.

    PS : Vous avez oublié de dénoncer les lieux qui paient les quotidiens pour avoir des beaux articles de presse, le syndicat des programmateurs qui donnent une liste de spectacles à programmer aux diffuseurs qui arrivent sur Avignon. J’espère que vous dénoncerez aussi ces pratiques, qui rendront bientôt ce festival inutile.

    Bonnard,
    Professeur de Français.

  2. doudou mariolo dit :

    ce sera donc aussi ma dernière critique , et je dirai qu’il y a eu du bon , quand même , et je suis ok pour le off vision 68 Benedetto , mais arrêtons de regarder la vie dans le rétroviseur ! balançons un grand coup de pied « médiatique » pour casser cette fourmilière de cancrelats ! et hasta la victoria siempre réinventons notre futur !!!!!!!!! (et c’est moi à mon âge qui dit çà nom de diou ) enfin bref  » je vous salue bien !
    « Doudou mariolo Nomade de la tribu des Saltimbanques (40 ans de rue cette année)  » latcho drom !
    sur face book et my space !

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