« LE 20 NOVEMBRE », DERNIER HUIS-CLOS AVANT MASSACRE

Lebruitduoff.com – 14 juillet 2025
AVIGNON OFF 25. “Le 20 novembre” – M.E.S. Roxane Brunet – Cie Notte Bianca – au Théâtre de l’Atelier 44 – 21h50 – durée 1h12 – jusqu’au 26 juillet – relâche les mardis.
Le texte de Lars Noren s’inspire d’un fait réel, Sebastian Bosse, âgé de 18 ans, a fait irruption armé dans son ancien collège à Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre 2006, tirant sur ses anciens camarades et enseignants. Depuis deux ans, le jeune préparait sa « révolution », avait tout organisé, tout enregistré sur film, tout consigné dans son journal. Tout était préparé pour être mis en ligne.
Le public passera une heure et douze minutes avec Sebastian Bosse avant son passage à l’acte, c’est de sa chambre qu’il va se livrer au public et passer les derniers instants de sa vie. Malone Ettori, incarne parfaitement le jeune adulte, empreint de violence et de haine envers ses professeurs et ses camarades de classe. Persuadé que sont eux qui ont fait de lui un “looser” en le lui martelant constamment. Aucun avenir ne se profile pour lui, certain que sa vie est gâchée à 18 ans.
Le spectacle se déroule en huis-clos. La performance du comédien est telle qu’elle peut parfois terrifier les spectateurs, accentuée avec la proximité du public et de la scène. L’atmosphère est inquiétante et obscure, tandis que les accessoires de couleur orange intensifient une sensation d’agressivité sur le plateau. Le personnage interpelle le public pour poser des questions ou trouver du réconfort dans ses propos. On a l’impression d’assister aux derniers discours d’un condamné, désorienté et accablé, avec des moments touchants lorsqu’il parle du harcèlement scolaire enduré sous l’œil de ses enseignants.
Cette jeune compagnie, Notte Bianca, offre un spectacle abouti et bien huilé. Nous lui souhaitons un futur prometteur.
Béatrice Stopin
Image : devant le collège d’Emsdetten, le lendemain du massacre / Photo DR

































A la fois glaçant et humain. Malone Ettori est beau. Ses yeux clairs ns accrochent. Il ns interroge et ns ne trouvons pas les mots. Ns voudrions lui tendre la main, lui dire « stop, il n’est pas trop tard » Le désespoir d’un ado brisé est poignant. A VOIR
Sur scène, Malone Ettori ne joue pas. Il habite ce texte de Lars Norén avec une intensité rare, glaçante de justesse.
Face à un public suspendu, il donne chair au désespoir d’un adolescent brisé par le harcèlement scolaire, au bord de l’explosion.
Un théâtre qui dérange, qui heurte, mais qu’on ne peut pas ignorer.
Je ne suis pas ressortie indemne. Et c’est pour ça qu’il faut y aller.