De la « courantologie » des publics…

Le Festival en est à son 6e jour, et déjà l’on peut en déduire certains enseignements. Dans le In, tout d’abord, au regard du peu d’enthousiasme du public ou de la presse pour ce qui s’annonçait moteur pour cette 64e édition : Le Marthaler a reçu un accueil mitigé, c’est le moins que l’on puisse dire, de très mauvais buzz circulent sur le Gisèle Vienne, jugé trop esthétisant et gratuit, Le Cassiers lui-même, pourtant excellent, semble de pas faire l’unanimité, et quelques prescripteurs de la presse nationale n’ont guère aimé le Chouf, jugé creux et folklorique, pourtant plébiscité par un certain public avide d’exotisme…
Restent quelques perles, heureusement, qui rencontrent une approbation sans discussion, notamment le Gardenia d’Alain Platel, mais Alain Platel est vraiment un grand artiste… Nous avons, pour notre part été impressionnés par l’immense talent d’Angelica Liddell, sa force et sa conviction… Sa Casa de la Fuerza est une grande réussite de cette 64e édition, et nous aurons l’occasion d’y revenir largement.(Cf article).

Ce qui semble prouver que lorsque le talent, la conviction et l’imagination sont au rendez-vous, le public suit, y compris sur ce qui paraît au prime abord difficile. Nous avons nous même été surpris de la standing ovation qui a accueilli la Casa et les quatre rappels pour Angelica Liddell, de la part d’un auditoire réputé difficile et exigeant, et à une heure où les premiers travailleurs se réveillent… Magnifique démonstration de la qualité d’un public et de son appétence pour des oeuvres de très haute volée.

En revanche, il est clair qu’aligner de grands noms dans une programmation ne fait pas un Festival. C’est vrai pour le In avec Marthaler entre autres, dont le Papperlapapp faiblard, est un peu raté, il faut le dire. Mais c’est vrai aussi pour le Off, où Savary, par exemple, se ramasse un bide, juste retour de bâton lorsqu’on se fiche du public avec autant d’ostentation… Ce sont les publics qui font ou défont un Festival, et ceci est valable pour le In comme pour le Off…

Ce qui devrait rassurer certains, même si le Public, cela ne veut pas dire grand chose en fait, s’agissant de catégories aussi disparates sociologiquement, intellectuellement, idéologiquement même. Quelle communauté d’esprit existe t-il en effet entre l’amateur du Paris et le spectateur de Gardenia ? Il faut donc se méfier de la démagogie qui consisterait à considérer un peu rapidement le Public, comme une masse indifférenciée et abstraite, et l’interprétation de ses flux et réactions, comme vérité d’Evangile. AFC et son président seraient bien inspirés d’y réfléchir, plutôt que de se rengorger chaque année du « succès » du Off avec, à l’appui, des chiffres de fréquentation invérifiables…

Le public, c’est volatil. Et cyclothymique. S’enthousiasmant un jour, détestant un autre, il alimente le Buzz du Festival de manière souvent contradictoire et irrationnelle. C’est d’ailleurs bien tout l’intérêt d’en observer les vagues et courants, et se méfier des tsunamis.

E.Z. ce 13 juillet

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One Response to “De la « courantologie » des publics…”
  1. Wow this is a great resource.. I’m enjoying it.. good article

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