SELECTION OFF D’AVIGNON : UN POINT A MI-PARCOURS DE CETTE EDITION 2012

Notre sélection du FESTIVAL OFF 2012 d’AVIGNON à mi-parcours.

On affine, on affine ! à mi-chemin de ce Off 2012, peu réjouissant dans l’ensemble, il faut le dire, voici la version revue et corrigée de notre sélection, toujours provisoire bien entendu. Quelques (trop rares) pépites, un lot de très bons spectacles, d’autres très honorables, il y a indubitablement de la matière. Regrettons simplement que la prolifération hallucinante de propositions dont au moins 90% sont sans intérêt (pour ne pas dire plus) gêne considérablement la lisibilité comme la fluidité de cette édition 2012.

– Dans nos « Tops » 2012 (au 18/07/12) : Piscine (pas d’eau) à L’Entrepôt, Ziggy Stardust à la Manufacture, Italie-Brésil 3 à 2 toujours à La Manu, Invisibles au Chêne Noir, Bonheur titre provisoire, Ma Marseillaise et Sainte dans l’Incendie aux Halles, Explication des Oiseaux et Quoi dire de plus du coq à la Fabrik, le très bon Philippe Caubère « Marsiho » aux Carmes, Les Oranges au Petit Louvre, Et des poussières… aux Hivernales…

Plus en détails :

– Au Théâtre des Halles, deux créations d’Alain Timar cette année, dont une, superbe, que nous avions vue en avant-première : Bonheur titre provisoire*, avec l’époustouflante Pauline Méreuze (lire notre article). A voir absolument. Ma Marseillaise, est une co-création de Darinal Al Joundi et Alain Timar, un duo qui nous a déjà donné le très beau « Le jour où Nina Simone… » il y a quelques années. Allez-y sans souci. Egalement dans nos choix, Faire bouillir le chevreau dans le lait sa mère, un truc entre Marcel Proust et LF Céline par la Compagnie Ivan Morane, Occident, une pièce noire de Rémi De Vos par la Compagnie In Situ, et l’excellent Sainte dans l’incendie de Laurent Fréchuret et le Théâtre de Sartrouville, une vision de la Jeanne de légende… donnée dans la chapelle sainte-Claire du Théâtre.

– A la Manufacture, autre spot réputé pour ses très bons choix, une programmation très dense cette année, avec une quantité de jeunes artistes à découvrir. Relevons particulièrement les deux pièces de Renaud Cojo, Suite empire et Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust, deux oeuvres hybrides à la frontière de la performance et du théâtre. Egalement dans le même esprit contemporain, Je deviens Jimi Hendrix de Eric Da Silva et Le Melkior Théâtre. A voir aussi sans problème En travaux de Pauline Sales et Le Préau. Plus classique un Baal donné par le Théâtre Antigone de Courtrai et le Théâtre National de Bruxelles. Egalement le très bon Le signal du promeneur du Raoul Collectif et peut-être La Conférence de Christophe Pellet et la Cie du Veilleur. Encore, Le Voyage de La Fabrique Imaginaire est très bien aussi. Les nightshots de la Manu sont très bien également, malheureusement le principe est qu’il s’agit d’un one-shot. Nous avons vu Italie-Brésil 3 à 2 et c’était excellent… Toujours en «Nightshots », Epreuves de la Cie Adesso e sempre. Enfin, deux curiosités : Wonder Mart un « Parcours IPOD pour deux personnes dans un supermarché d’Avignon » de Silvia Mercuriali et Ant Hampton, ainsi que Si ce monde vous déplaît… d’après une conférence de Philip K. Dick, du collectif Le T.O.C.

– Au CDC Les Hivernales, centre chorégraphique d’Avignon, la danse contemporaine est à son meilleur : nous retiendrons particulièrement le Notebook de Malgven Gerbes & David Brandstätter conçue sur le principe du carnet. « Collectionneurs de gestes et de mouvements », les deux danseurs produisent une oeuvre zen, en suspension. Trois oeuvres de John Scott, Actions / The Bowing Dance / Eternal seront également au programme, à découvrir. Ainsi que le Collectif 2 Temps 3 Mouvements, que tout le monde connait déjà ici, et qui nous présentent leur création Et des poussières

– Au Chêne Noir, théâtre historique d’Avignon dirigé par le metteur en scène Gérard Gelas, deux créations maison cette année : Bibi, ou les mémoires d’un singe savant, un solo politico-caustique interprété de main de maître par Damien Rémy, et Riviera, une pièce mélancolique sur les dernières heures de la chanteuse Fréhel, interprétée par Myriam Boyer, toutes deux mises en scène par Gérard Gelas, qu’il faudra aller goûter. A voir aussi, l’excellent Invisibles de et par Nasser Djemaï, et André, une curiosité décalée explorant l’univers du tennisman André Agassi, par Marie Rémond et ses complices du TNS. A découvrir.

– Au Théâtre des Doms, lieu sympathique financé par le gouvernement belge, niché aux pieds du Rocher des Doms, trois pièces ont retenu notre attention : Une Société de services par le Zoo Théâtre / Françoise Bloch et La nostalgie de l’avenir, d’après La Mouette d’Anton Tchekhov par la Cie Défilé / Myriam Saduis. Deux oeuvres théâtrales qu’il faudra certainement visiter. Egalement deux oeuvres chorégraphiques de Karine Ponties, chorégraphe belge, programmées en collaboration avec les Hivernales, Lamali Lokta et Babil + Benedetto Pacifico.

– Au CCAS sur l’Ile de la Barthelasse, dans le cadre du festival Contre-courant, le superbe La Peau Dure de Jean-François Matignon, par ailleurs programmé dans le In cette année avec W/GB84, se jouera sous le chapiteau. A ne pas rater, notamment pour la très grande comédienne qu’est Sophie Vaude (Cf notre article éponyme publié en 2010). C’est le 20 juillet et c’est l’unique représentation (cf notre papier).

– A la Fabrik Théâtre, deux oeuvres exceptionnelles : le magnifique Explication des oiseaux*, de Thierry Alcaraz, vivement conseillé, une oeuvre très forte d’après Antonio Lobo Antunes, que nous avions eu la chance de voir en avant-première au printemps (voir notre article) ; et l’étrange et poétique Quoi dire de plus du coq ?*, malheureusement terminé, avec et par l’excellente Isabelle Provendier et le groupe Mina May (lire également notre article). Et puis, pour les amateurs de (bonne) commedia, les deux créations maisons du Kronope, un Scapin enlevé et Le Carnaval des animaux, une farce dans l’esprit du travail ébouriffant de cette compagnie.

Au Théâtre de L’Oulle, installé sur la jolie Place Crillon et programmé par Damien Gandolfo, cinq pièces de danse à découvrir en matinée : Au plus près du monde (Cie 47.49), Au delà de (Cie Colette Priou), une oeuvre particulière avec des interprètes surprenants, Projet DI par la Cie éponyme, suivi de 1573 cm3 par Les Os posés, et Point de vue, par la Cie Scalène. Egalement Laurel et Hardy vont au paradis, théâtre, d’après Paul Auster, ainsi que certainement l’indévissable Luis de la Carrasca et son flamenco de la plus belle eau qui cette année a créé Flamenco pa mi grana, un hommage aux grandes figuras de sa terre natale, Granada et l’Andalousie.

– A Villeneuve en Scène, un festival autonome de l’autre côté du fleuve, autant dire d’un autre monde, et qui d’ailleurs ne fait pas partie officiellement du Off, quelques bonnes choses à priori : un Footsbarn theatre, Indian Tempest, une « Tempête » à la sauce Footsbarn. Sans doute aussi, Le Septieme Kafana par la Cie Conduite Intérieure, soit l’histoire de « six femmes jetées aux loups », Time For Outrage ? du Comité 8.1 d’après des textes de Gabily et Samuel Gallet, et enfin Entre par La Manufacture (Haute école de théâtre de Suisse romande) d’après John Cassavettes…

– Au Théâtre des Carmes, lieu historique du festival où en 1966 André Benedetto préfigurait le Off d’Avignon, un Philippe Caubère à ne pas rater, Marsiho, d’après le grand poète marseillais André Suares. Egalement une seconde mise en scène de Caubère, L’asticot de Shakespeare, sans lui mais avec Clémence Massart et (peut-être) une reprise d’un Benedetto, Fin de journée par le Théâtre des Pays de la Loire.

– A l’Entrepôt : Piscine (pas d’eau) (cf article) et HhH de la cie Anima Motrix à l’entrepôt, un acteur excellent et une mise en scène sobre pour un texte beau et  rude…

– Signalons une initiative intéressante portée par l’Institut Ramon Llull et la Région autonome Catalogne, Avignon à la catalane, qui depuis l’autre côté des Pyrénées a exporté le temps d’un festival 8 compagnies de théâtre et de cirque, réparties dans autant de lieux du Off. On relèvera parmi ces propositions Capas, une pièce circassienne de la Cie Eia donnée à l’Ile Piot, Operetta, théâtre musical de la Cie Cor de Teatre, et Rococo Bananas de la Cie Los Excentricos…Renseignements : http://www.avignon.llull.cat

– Au Petit Louvre, il faut voir Les Oranges, une évocation de l’algérie au goût d’orange amère… (article) nous essaierons également Le Peuple de la nuit d’Aïda Asgharzade dans une mise en scène de Franck Berthier ainsi qu’un Lagarce, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne dans une mise en scène de Mathilde Boulesteix. Egalement, pour voir, ce Manneke sous-titré « Une vie extraordinaire » de et avec Pierre Wayburn, mis en scène par Philippe Laurent.

– Au Balcon, peut-être Le revizor de Nicolas Gogol mis en scène par Tommy Weber…

– A la Condition des soies, ancien Cirque du Mont-de-Piété (le premier « ma tante » de l’histoire qui fut créé ici à Avignon) beaucoup de danse en provenance d’Asie, mais pas que. Relevons Tu de Frederike Unger et Jerôme Ferron, Clear Life ? + de Vera Chen, par la Multi-X Theatre Company et A l’abri de rien, demain les chiens de Serge Ricci et Fabien Almakiewicz et enfin ce beau Diderot “La Religieuse” à la Condition des Soies, à voir sans douter… …

– A la Caserne des Pompiers qui accueille comme chaque année la Région Champagne-Ardennes, essayons Himme lweg de Juan Mayorga par la Cie La Strada, et un Koltés classique Dans la solitude des champs de coton par la Cie La Tramédie…

– A La Luna, on retiendra ce beau Claudel L’échange, très bien foutu. Le bon Être ou ne pas être par Luca Francheschi. Peut-être Le Vol de la Cie Porte au trèfle, l’évocation d’une Argentine des seventies jugulée par la junte faciste de Videla, et peut-être Un banc à l’ombre par le Braf, un « thriller psychologique » mis en scène par Véronique Barrault…

– Au Bourg-Neuf, deux pièces dans notre pré-sélection, Horowitz mis en pièces par la Cie des Aléas, et La Campagne de Martin Crimp, par la Cie Acacia Théâtre… A vérifier.

– Au Girasole théâtre, A Portée de crachat par le CDN de Sartrouville : Un acteur excellent et une mise en scène sobre pour un texte fort et dur, et peut-être La Rosa Blanca, Farce mexicaine, mise en scène Adel Hakim, une coproduction du Théâtre des Quartiers d’Ivry.

Enfin et en vrac : Un Automne et Hiver de Noren au Collège de la Salle, Quelqu’un qui vous ressemble par Rémi Boiron au Théâtre des Luciolles : Un bon acteur et un texte touchant, Un Koltés bien monté à la Caserne des Pompiers : Dans la solitude… par la Cie Tramédie (article)., Morts sans sépulture  au Théâtre au bout là-bas, L’Oiseau bleu revisité à la Maison du Théâtre pour Enfants de Montclar… Au Théâtre des Vents, on ira écouter le nouveau tour de chant de Seb Lanz, chanson décalée et un brin nostalgique…  et puis aussi A Geisha Samouraï au Théâtre de l’atelier 44 un ovni en japonais surtitré (article), Le Silence de la mer à St Martial, Présence au Domaine d’Escarvaillac, ou encore Ressemblances au Théâtre l’Esperluette…

Sophie Héliot avec M.R. et l’ensemble des chroniqueurs.

Visuel : Ziggy Stardust à La Manufacture

Comments
One Response to “SELECTION OFF D’AVIGNON : UN POINT A MI-PARCOURS DE CETTE EDITION 2012”
  1. Très riche et intéressant. Il y en a pour tous les goûts.

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