AVIGNON OFF 2013 : PETIT MODE D’EMPLOI A L’USAGE DES FESTIVALIERS… ET DE TOUS LES AUTRES

Les-animaux-et-les-enfants-envahirent-la-rue-©-Nick-Flintoff[1]

AVIGNON OFF 2013, MODE D’EMPLOI.

Le Off ouvrira d’ici un peu plus de 10 jours, soit officiellement le 8 juillet. Sauf que pour ceux des théâtres qui ont bien compris l’intérêt de se coller aux dates du Festival (du « In »), ce sera le 6 juillet… Bref, c’est déjà un peu le souk, comme on le voit…. Au-delà, cette année encore le OFF d’avignon  connaîtra de nouveau un gonflement spectaculaire du nombre de ses spectacles -il n’y a d’ailleurs bien que dans ces chiffres que le Off est « spectaculaire »-, au point que certains -quelques directeurs de théâtres avignonnais notamment, comme Alain Timar dans un entretien récent à « Vaucluse-Matin »- se demandent vraiment jusqu’où la grenouille ira avant qu’elle n’éclate, victime de son obésité monstrueuse…

Bref, voici en quelques points un petit mode d’emploi à l’usage du festivalier, égaré dans cette avalanche de sollicitations, largué sans vraiment de points de repères dans une ville devenant le temps d’un mois l’empire de tous les business, plus ou moins orthodoxes, n’ayant que de très loin à voir avec le Théâtre… En tout cas un Off qui demeure un événement très juteux, surtout pour les commerçants et les loueurs de salles, beaucoup moins pour les compagnies et les artistes…

A comme AF&C : C’est l’association « coordonnatrice » du Off, présidée par Greg Germain. En réalité, elle se contente de communiquer -plutôt beaucoup- et d’éditer un catalogue de tous les spectacles présents dans le Off, moyennant subsides, ainsi que de délivrer la fameuse « carte du Off », dont la recette va intégralement  dans les caisses d’AF&C, sur le dos des compagnies (cf plus loin). Par ailleurs, elle décide  arbitrairement des dates du Off,  bien souvent contre l’avis des théâtres, anime une buvette appelée « Village du Off » et délivre des « accréditations » professionnelles et presse qui n’en sont pas, n’ayant aucune légitimité à le faire, puisque n’étant organisatrice ou productrice de rien, d’aucun des spectacles, et ne gérant aucune salle… Soit au final une belle entreprise censée être au service des compagnies, en tout cas très rentable. Et très communicante, surtout à l’endroit de ses dirigeants (mais pas pour la publication sincère de ses comptes…).

A comme Arnaques : En tous genres, à commencer par les commerçants, qui voient chez le festivalier une proie facile. La plupart de ceux-là -c’est eux qui le disent- font entre 70 et 80 % de leur chiffre annuel pendant le Festival. De quoi laisser songeur. Et ne pas s’étonner des prix prohibitifs, de la fraîcheur douteuse et autres désagréments. Les Loueurs de salles, bien entendu, sont également ceux qui profitent le plus de cette manne juillettiste. Au prix du créneau loué aux compagnies, ils prospèrent, bien loin des considérations artistiques ou éthiques dont ils se contrefichent, pouvu que leurs créneaux soient achetés. Et bien loin trop souvent d’une quelconque considération du public qu’ils accueillent, fort mal en général… Enfin, autre catégorie de profiteurs, les sous-loueurs d’appartements, bien souvent les Avignonnais eux-mêmes, qui voient là une occasion en or de se payer le loyer de l’année, ou presque…

B comme Buzz : Ah, Avignon Off ! Que ferait-on sans le buzz ? Celui des files d’attente devant les salles, celui des terrasses de café… En réalité, sans le buzz, le festivalier serait complètement paumé… D’autant qu’il n’est là que pour trois ou quatre journées en moyenne… Nonobstant les « guides » (ou soi-disant « hors-séries ») gratuits du Off publiés ici ou là et distribués sans compter, la plupart du temps de simples publi-rédactionnels dont les « articles » sont vendus aux compagnies ou aux théâtres bien en amont du festival, malgré la bonne volonté d’une presse rare et trop souvent débordée (dont le BDO bien sûr), le festivalier, têtu et sûr de lui comme il se doit, préfère très souvent se fier au buzz entendu dans la rue, ou auprès de ses amis. Erreur : presque toujours, les « avis » ne sont pas si désintéressés que ça, d’une part, et d’autre part, ne correspondent pas forcément aux attentes du festivalier… Donc : en tenir compte bien sûr, mais vérifier tout de même du côté des plus informés : les pros, la presse (quoique), les artistes eux-mêmes (quoique encore)… Et surtout suivre la rubrique bien-nommée du BDO  » Le Buzz des spectacles »‘, tous les jours réactualisée…

C comme Carte du Off : Chers festivaliers, vous la payez 16 euros cette année, et vous pensez de bonne foi que cet argent-là revient en partie aux créateurs ? Sachez que la totalité de cette manne va directement dans les caisses d’AF&C, sans contrepartie ni reversement aucun aux compagnies qui, pourtant, les financent, puisque ce sont elles qui vous consentiront un rabais sur le prix de la place. En 2012, plus de 45 000 cartes furent vendues. Un beau chiffre d’affaire pour AF&C.

C comme Co-réalisations : L’arnaque subtile du Off ! En fait, très peu  de salles (moins de 5) pratiquent réellement la véritable co-réalisation. Les autres ont inventé un concept qui tue : la co-ré avec plancher ! Soit : tu paies un minimum exigé pour ton créneau, et ensuite on se partage les recettes… En gros, comment ça marche ?  Tu es une jeune compagnie et tu viens pour la première fois au OFF : certains loueurs de bas étage te proposent donc une « bonne affaire » (pour eux c’est sûr) la Co-réalisation. Soit le partage des recettes, en lieu et place de la location pure. Sauf qu’il y a un hic : le « plancher ». C’est à dire qu’on te demande une garantie « plancher » qui correspond peu ou prou au prix du créneau, payable d’avance… Tu crois donc ne pas te faire baiser, mais si, et en profondeur encore, puisqu’en plus du prix créneau, tu partageras au-delà les recettes avec le taulier…  (rassure-toi, il y a peu de chances que cela arrive !). Bref, un Must du Off, très prisé des loueurs, (entre parenthèses, pas du tout stigmatisé par AF&C, censée pourtant protéger les intérêts des compagnies), que pratiquent allégrément l’espace Alya, par exemple, et d’autres tout aussi peu scrupuleux…

C comme Compagnies : plus de mille compagnies se produisent au OFF cette année. Combien d’entres-elles vont repartir ruinées, déprimées, exangues ? La majorité d’entre elles en vérité : le OFF est un marché, au (très) mauvais sens du terme, où les diffuseurs sont censés faire leurs emplettes… Mais la réalité, c’est que ces derniers, devant la médiocrité des propositions et la pléthore de spectacles, s’orientent d’emblée vers les bonnes salles du Off, celles réputées pour leur sérieux et leur professionnalisme. Résultat, les petites compagnies, qui se sont déjà fait arnaquer par les loueurs peu scrupuleux (et ils sont légion), ne voient presque jamais l’ombre d’un professionnel sérieux. Ajoutez à cela un public parcimonieux, et voilà que c’est le déficit total. En moyenne, une compagnie investit dans le OFF entre 20 et 30 000 euros. Créneaux, communication, hébergements, salaires (quand il y en a)… Bref, le OFF leur coûte très cher. Pour un résultat incertain.

C comme « Créneaux » : Les loueurs de salles, -on n’appelle pas cela des théâtres- qui sont la majorité des 125 salles du Off, proposent aux compagnies des créneaux horaires (qui ne dépassent pas 1.30h) pour une moyenne de 7 à 8000 euros les 3 semaines,  pour une petite salle… Cela peut aller jusqu’à 17 000 euros pour une salle de 200 places (HT évidemment)… Bref, un business juteux que certains  investisseurs, qui n’ont rien à voir avec le théâtre, se sont accaparés ces dernières années, ouvrant à tour de bras de nouvelles salles qu’ils intitulent frauduleusement Théâtres. Sans compter ceux qui sous-louent des écoles ou des collèges à prix cassés, pour ensuite relouer les créneaux dans leurs salles de classes… Le OFF est ainsi devenu le paradis des Thénardier.

F comme Festival : Contrairement à ce que certains (théâtres ET compagnies) voudraient faire croire, il n’y a qu’UN SEUL Festival d’Avignon : celui que communément on appelle IN : le Off n’est pas le Festival d’Avignon, simplement son Off, ce qui est déjà pas mal…  Mais, contrairement à son grand frère, il ne correspond en rien à une quelconque programmation choisie et délibérée : c’est juste un marché parallèle, avec tous ses atouts… et inconvénients. Revendiquer sur sa communication le contraire est donc mensonger. Mais bon, comme tout le monde -presse locale y compris- semble n’y voir que du feu, c’est tout bénef pour les compagnies, leurs « productions », et surtout pour l’arnaque institutionnelle qu’est l’association qui le « coordonne » et son président.

J comme J’y vais, Je Fuis : La rubrique éponyme du BDO (pardon de nous faire de la pub), recense les vraies arnaques -esthétiques, commerçantes, institutionnelles- du OFF. Depuis 4 saisons, nous répercutons les mauvaises pratiques, les spectacles exécrables, les opérateurs culturels douteux, les mauvaises manières des uns et des autres… Consultez cette page chaque jour sur le BDO !

O comme OFF : Créé par André Benedetto en 1967, tout de suite rejoint par Gérard Gelas,  deux artistes alors engagés esthétiquement et politiquement, le OFF d’Avignon est né sur une volonté de dépoussiérer les « vieilles lunes » du In, même si Vilar, déjà à l’époque, avait commencé à ouvrir le Festival aux nouvelles expériences. Bref, il s’agissait pour ces jeunes compagnies d’alors de proposer de nouvelles formes, en marge de l’institution Festival, très éloignées de considérations économiques… Un pari qui fut respecté, au moins jusqu’en 75-78, mais qui très vite s’est vu accaparé par les affairistes du théâtre privé parisien, qui l’ont ainsi peu à peu transformé en un marché indigeste et surtout artistiquement nul, au détriment de la recherche et l’expérimentation, y compris « rebelle ». Une orientation confortée par l’association AF&C, dont les considérations purement communicationnelles et financières ont pris le pas sur la véritable création artistique, amplifiant les dérives marchandes de la mafia des théâtres privés parisiens, jusqu’à consacrer le OFF comme un pur marché aux professionnels (entendez une foire aux bestiaux), dont l’epsilon serait la concrétisation  de contrats de diffusion… Triste histoire.

P comme mauvaises pratiques : On ne vous conseille que trop de vous reporter régulièrement sur le site du BDO : Y sont recensées au jour le jour les mauvaises pratiques des uns et des autres, salles de spectacles, restaurants, commerçants etc. Hélas, elles fleurissent à chaque édition du OFF, sans que visiblement personne ne s’en émeuve vraiment, à commencer par ceux que cela devrait concerner au premier chef : AF&C, théâtres, compagnies, presse…

R comme Restos : Aie ! Le festivalier néophyte ne le sait pas encore, mais là, franchement, le OFF, ça fait mal ! Pire que sur la Côte d’Azur, ce qui n’est pas peu dire. Comme on vous le disait, ces gens-là, les « restaurateurs », font jusqu’à 80 % de leur chiffre au festival. Autant dire que les arnaques y sont puissantes et nombreuses… Eviter certains spots (la place de l’Horloge, la rue de la Ré, la place du Palais, la place Pie, les Corps Saints) ne suffit pas, mieux vaut prendre l’avis des Avignonnais, ou consulter le BDO !

T comme Théâtres : Appeler les 125 salles du OFF « Théâtres » est bien sûr un contre-sens. La plupart sont de mauvaises salles à peine dignes d’accueillir des spectacles, de plus ouvertes qu’en juillet. Avignon ne compte en réalité qu’une poignée de vrais théâtres permanents -pour notre part nous n’en recensons qu’une petite dizaine : Les Halles, Les Doms, Le Chêne Noir, Les Hivernales, Le Chien qui Fume, Le Balcon, Golovine, Le Théâtre des Carmes, La Fabrik, L’Etincelle… Il existe d’ailleurs un label « Scène d’Avignon » pour les salles avignonnaises, qui reconnaît leur travail et le fait que ce sont de véritables théâtres permanents. Ceux qui, hormis ceux-là, se revendiquent comme tels, même avignonnais,  mentent purement et simplement… Par ailleurs,  on peut rajouter à cette courte liste ceux qui depuis des années font un vrai boulot dans le OFF en juillet, sérieux et motivé : La Manufacture, Le Théâtre de l’Oulle, Le Petit Louvre, La Caserne des Pompiers, La Condition des Soies, Le Grenier à Sel, L’Entrepôt, L’Adresse… Tous les autres ne sont hélas trop souvent que des loueurs de salles, sans scrupule et sans aucune ligne esthétique…

A très vite sur le BDO,

Et bon festival à tous !

La rédaction

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Comments
10 Responses to “AVIGNON OFF 2013 : PETIT MODE D’EMPLOI A L’USAGE DES FESTIVALIERS… ET DE TOUS LES AUTRES”
  1. Alain dit :

    Merci pour vos precieux conseils. Grace à vous et un peu de flair nous passons un bon premier festival dans cette … cours des miracles. Je confirme le bon point à la Manufacture où le « Discours à la nation » nous a donné envie de voir les autres choix du théâtre

  2. Pascal Billon dit :

    Merci pour soutenir les lieux sur Avignon qui existent toute l’année. Cela nous encourage vraiment! L’équipe de L’Entrepôt/cie Misesenscene

  3. Canessa dit :

    Pourquoi personne n’essaie de détrôner Greg Germain et ses sbires et d’organiser un programme du Off dont les bénéfices (cartes du Off etc.) profiteraient aux compagnies ?…

    • La question reste posée, en effet, cher(e) Canessa…
      Il faut dire que ce n’est pas faute d’essayer, de la part de certains… Mais visiblement le monsieur en question tient bon, ou a d’autres appuis (comme la mairesse Roig, par exemple).
      C’est un réel mystère, d’autant qu’il est impossible de connaître les comptes de l’association, celle-ci ne les publiant pas… Pas même sur l’injonction écrite de ses « membres »…
      Alors qu’avec plus d’1 million d’euros elle aurait l’obligation de le faire.
      Que font les services fiscaux ? Que fait madame Filippetti ? la DRAC ? Les diverses tutelles ?
      On se le demande tous depuis maintenant plus de six ans, mais bon…
      Tant que les Cies et les salles continuent d’abonder le budget hypertrophié de cette association « à but non lucratif », dont tous les membres -tous sans exception- sont soit loueurs de salles du Off, soit producteurs dans le Off, il ne se passera rien. Ce en quoi M. Germain doit être rassuré, quelque part… Jusqu’au jour où enfin les divers services gouvernermentaux (Fisc, justice, ministère, urssaf…) se réveilleront… Et alors peut-être M. Germain et son gang connaîtront-ils le sort réservé à M. Tapie en ce moment… En tout cas, on l’espère.
      Nous au BDO, depuis 2010, nous dénonçons ces pratiques plus que douteuses… Visiblement, personne -surtout pas la presse locale- n’embraie. Et les compagnies, les premières à souffrir du phénomène, continuent comme si de rien n’était à cautionner ce système à forts relents mafieux. C’st un peu désespérant, en fait.

      • laillet dit :

        Non, certaines compagnies refusent de cautionner et décident de boycotter l »‘organisation « 

  4. Dteyss dit :

    Oui, il y a des abus dans le OFF. Saisonniers qui s’improvisent restaurateurs, locations de studios vétustes et hors de prix, locations de garages bricolés et maquillés en pseudo-théâtres, tout comme des spectacles minables.
    A vous lire, n’y a que le IN (et une toute petite partie du OFF) qui vaille, mais dans le IN aussi il y a du foutage de gueule ! L’avantage dans le OFF, c’est que les mauvais spectacle ont le mérite d’être moins chers et moins longs…!

    Comme cet article se débat avec de grandes généralités dans un pessimisme qui transpire une aigreur certaine, voici ma dernière expérience du OFF :

    Dépenses de mon dernier Festival : 24 000€. Recettes : 24 000€.

    Alors pourquoi faire Avignon ?

    Probablement à cause des salles pleines qui ont fait connaître mon travail auprès du public de la presse, et des 117 programmateurs qui sont venus. Bilan : plus d’une quarantaine de dates de tournée partout en France et jusque l’île de la Réunion. Une expérience artistique et humaine géniale (qui continue), le statut de 4 artistes intermittents assuré pendant une année. Le bonheur !

    On me propose de revenir à Avignon en partage de recettes à 50/50, mais je suis pas fou ! Je préfère payer une location plein pot à 8500€ HT que de partager la recette.

    En bref, si devant leur échec évident d’artistes frustrés et/ou ratés certains ont choisi de vomir leur haine, d’autres comme moi continueront à savourer leur honnête et modeste succès et à défendre le seul festival libre qui soit.
    Et oui, ne l’oublions pas, le OFF est le seul festival libre ! Nul besoin d’accointances avec un tel ou un tel pour participer au festival, nul besoin de faire le lèche-cul à qui que ce soit entre deux petits fours. Tout le monde dans le même panier. Le même encart dans le journal du off pour tout le monde, le même nombre de caractères. Pas de favoritisme pour les plus riches, ou pour les plus connus !

    Mais voilà, cette liberté a un prix : supporter le gémissement haineux des perdants, des mauvais, de ceux qui n’ont rien à foutre dans ce métier, de ceux qui n’ont pas de talent, outre celui d’emmerder le monde.

    Je terminerai enfin, parce que ça résume bien, par une petite citation de Sacha Guitry:
    « Il y a des personnes qui aiment le théâtre, que le théâtre n’aime pas ».

    • Cher dteyss (!) Il n’y a aucune rancoeur de notre part : nous, notre job, c’est de donner l’info, et bien sûr réaliser les critiques des spectacles de théâtre -fort rares dans le Off- en affirmant et assumant clairement nos choix. Point.
      Pour le reste, tant mieux pour vous si vous ne coulez pas après un Off.
      Quant au festival « libre » vous plaisantez, j’imagine : libre de quoi ? libre de proposer 90 % de sous-produits, même pas théâtraux ?
      Le Off est devenu ube vraie foire, dans le plus mauvais sens du terme, ne vous en déplaise c’est une réalité,
      même si certains petits malins s’en sortent mieux que d’autres avec leurs spectacles aguicheurs et indignes de figurer ds un festival de théâtre..

      • Dteyss dit :

        Je suis tout aussi indigné que vous de voir « la culture TF1 » s’inviter à la fête avec ses shows au-dessous de la ceinture, mais de grâce, révisez vos chiffres alarmistes. Aventurez-vous ailleurs… Évitez ces « tracteuses » fluo siliconées qui tapinent le touriste rue de la République et qui font la mauvaise presse du festival.

        Seul un certain public est concerné. Aucun de ces spectacles « Kleenex » qui remplissent pourtant des salles ne se retrouvent achetés par des programmateurs. C’est juste du business saisonnier, et ça marche… Le marketing écrasant de ces fastfood du théâtre s’adresse à un public qui n’ira de toute façon pas voir le dernier texte d’Olivier Py, de Visniec, ou la nouvelle création d’une jeune compagnie inconnue du grand public.

        Oui, c’est difficile de s’y retrouver pour le néophyte, oui c’est une foire, mais moi j’aime la foire, j’aime ce bordel, car c’est là qu’on découvre les nouveautés, c’est là que les échanges se font, au milieu du meilleur comme du pire. C’est de cette foire LIBRE que naissent des vocations, des projets, des tournées…

        Oui LIBRE ! Aucune compagnie ne vient avec le pistolet sous la tempe.
        Le mot festival est un terme générique. Ce n’est pas comme vous le dites « un festival qui propose ». AF&C ne fait pas la programmation que je sache ! Ce sont des compagnies libres et indépendantes qui font que le regroupement que nous appellerons « festival » puisse exister. Soyez précis, lorsque vous annoncez que 90 % est du « sous-produit « . N’accusez pas un festival qui n’a rien à voir là-dedans, accusez directement 90 % des Compagnies venues de toutes les régions de France et de l’étranger de faire de la merde. Dans ce cas OK, c’est clair, c’est votre vision…

  5. Geneviève Brissot dit :

    Festivalière depuis des années (facile j’habite avignon) j’ai remarqué un net changement depuis qu’AF&C s’en occupe. Vous avez raison sur pas mal de point, mais quand même, je connais un bon nombre de théâtre, qui ne gonfle pas leur trésorerie sur le dos des Cies, et qui respecte les comédiens, je cite entre autre la Salle Roquille, dont les créneaux sont de 3 h, et le prix tout à fait raisonnable.
    Devrait avoir une réglementation sur les locations d’appartements. Mais aussi je connais des habitants qui louent leur appart, sans exagération.
    Je fuis comme vous les garages, les « salles non conformes », D’ailleurs parfois je me demande comment la sécurité peut leur accorder l’autorisation d’ouvrir.
    Je n’ai aucun profit sur le festival, je laisse parler mon coeur, et vous réitère d’aller voir « le chemin des passes dangereuses » au Bourg Neuf.
    Je vous lis régulièrement, merci à toute l’équipe
    Geneviève

  6. AtreArt Compagnie dit :

    Merci pour cet article. Depuis 2007 je suis sans interruption au Festival OFF, heureusement pas 2013. Tout est tellement vrai dans cet article, que chaque compagnie, chaque artiste devrait le lire avant de prendre la décision d’aller au Festival OFF, juste une représentation de plus du capitalisme néo-libéral, où la culture, l’art, la connaissance, le partage n’ont aucune place ni respect. Artistes, petites compagnies, public du off … Réveillez-vous! Stop au Festival Avignon OFF. ARNAQUE organisé.

  • J’Y VAIS / JE FUIS

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