FESTIVAL D’AVIGNON : AMOS GITAÏ, INTERVIEW
FESTIVAL D’AVIGNON : AMOS GITAÏ – Yitzhak Rabin : Chrononique d’une mort annoncée – Cour d’Honneur – dimanche 10 juillet 22h.
Amos Gitaï investit la Cour d’honneur en sondant l’histoire douloureuse de son pays. Avec Yitzhak Rabin : chronique d’un meurtre annoncé il met en scène le meurtre d’Yitzhak Rabin, dont la disparition marque la dissolution brutale d’un espoir pour la paix en Israël. Une pièce qui s’inscrit comme une nécessité, en nous plaçant face à l’importance de ne pas oublier.
Avec cette pièce vous explorez à nouveau l’histoire d’Yitzhak Rabin, un sujet dans lequel vous vous êtes déjà plongé à travers deux films (L’Arène du meurtre, Le dernier jour d’Yitzhak Rabin), pour quelles raisons y revenir aujourd’hui, et pourquoi au théâtre ?
Amos Gitaï : Quand Rabin a été assassiné, le 4 novembre 1995, j’ai senti qu’une page de l’histoire israélienne moderne avait été tournée. J’ai toujours trouvé que cet endroit du monde est… comme un volcan. Dans ce contexte, le problème de l’artiste, du cinéaste, de l’écrivain est de savoir quoi faire quand on vit près d’un volcan. Quelle forme artistique peut-on proposer ? Quelle est la bonne distance ? Puisqu’on est au cœur d’une situation très dramatique, une sorte de feuilleton ininterrompu, il faut imposer une perspective et ce n’est pas facile. Ce projet sur l’assassinat de Rabin est comme une sorte de geste de mémoire, avec l’espoir que parfois, lorsqu’on ressuscite la mémoire, cela peut faire bouger les choses. Si les artistes restent fidèles à leur vérité intérieure, ils produisent un travail qui voyage dans le temps et agit parfois à retardement. J’espère que c’est ce que nous faisons avec cette présentation multiforme, un film, une exposition et une pièce de théâtre sur l’assassinat d’Yitzhak Rabin.
En partenariat avec INFERNO Magazine