AVIGNON OFF 2018 : « LE MÂITRE ET MARGUERITE », AU 11-GILGAMESH
AVANT-PREMIERE AVIGNON OFF 2018. LE MAÎTRE ET MARGUERITE – de Mikhaïl Boulgakov – adaptation et mise en scène Igor Mendjisky – Avignon Off, du 6 au 27 juillet au 11 • Gilgamesh Belleville.
Après le Théâtre de la Tempête en mai, le 11.Gilgamesh, qui cette année ouvre une troisième salle à Avignon pour le OFF, recevra le nouvel opus de Igor Mendjisky d’après le chef-d’oeuvre de Boulgakov. Un pari difficile après les adaptations brillantes de grands metteurs en scène internationaux ces dernières années, à découvrir parmi une programmation foisonnante et plutôt intéressante dans ce théâtre du festival Off.
Le Diable est en visite dans le monde. Et autour de Woland – c’est son nom – s’entre-tissent trois récits : l’un relate la sinistre sarabande dans laquelle Moscou, dans les années trente, se trouve entraînée ; l’autre, l’amour du Maître pour Marguerite et un troisième, l’histoire de Ponce Pilate, dont la rédaction a rendu fou ledit Maître…
Dans ce monde à la fois tragique et burlesque, les chats parlent, les démons paradent et chaque figure peut comporter un redoutable envers. Juxtaposant les époques, emboîtant les récits, convoquant la tradition chrétienne et le mythe de Faust, alternant scènes réalistes et fantasmagoriques, alliant l’abject et le sublime – celui de l’amour de Marguerite -, Boulgakov constuit un univers parodique, carnavalesque. Woland, l’illusionniste, organise, pour une société sous hypnose collective, le spectacle de l’apocalypse grandiose où se déploient et l’horreur et le miracle de la vie. Le Diable a deux visages : en jouant de la réversibilité du bien et du mal, il est capable de semer la violence et l’effroi, comme de créer l’étincelle qui, dans un monde figé, donne naissance à l’amour et à la création. La liberté souveraine de l’imagination fait échec à la folie meurtrière de l’ordre imposé.
Après Idem au Théâtre de la Tempête et l’an passé, aux Bouffes du nord, Notre crâne comme accessoire, Igor Mendjisky propose sa version de ce chef-d’œuvre de la littérature russe du XXème siècle.