OUF ! C’EST FINI… ON FERME !
LEBRUITDUOFF.COM – 29 juillet 2018.
AVIGNON OFF 2018 : OUF ! C’EST FINI… ON FERME !
Et plutôt ravis d’en terminer avec cette édition 2018, qui fut éprouvante à tous points de vue, et très médiocre de surcroît. La faute à qui ? ou à quoi ? La faute d’abord à AF&C qui laisse filer ce monstre incontrôlable qui est devenu un carnaval foireux et insupportable. On se croirait à Aurillac ! Même les punks à chiens sont de la partie qui se bastonnent à cinq du mat sous les fenêtres des Avignonnais. Un carnaval, vous dit-on, ingérable et mauvais en tout. Ce truc va finir par imploser, on vous le dit.
Déjà, question « qualité » artistique, c’est le degré zéro. Passons sur les innombrables saletés qui squattent les salles de la rue de la Ré et ses alentours : one man dégueus, stand-ups pourris, minables comédies boulevardières à la sauce du théâtre privé parisien. Le néant absolu, à vomir.
Mais il n’y a hélas pas que cette sanie-là. Le reste n’est guère plus reluisant, qui constitue l’immense majorité des propositions du OFF : seuls en scène indigents (n’est pas Caubère qui veut), « spectacles » chansonniers ringards, énièmes Molières mal montés et mal joués, Commedia pathétiques, produits aseptisés et sans âme des prods parisiennes… Bref, 90 % de ce OFF est à jeter.
Et les festivaliers, les vrais, comme les professionnels, commencent sérieusement à s’en apercevoir. Et à déserter. Ecoeurés et lassés, voilà ce qui revient en boucle dans leurs propos. Le nombre de festivaliers qui nous disent ne plus vouloir revenir est hallucinant. Et on ne parle pas des programmateurs, de plus en plus décidés à fuir. La vérité est que ce OFF ne fait plus rêver. Ne fait plus envie.
Bref, fiasco général. A preuve cette fréquentation nettement en baisse, y compris dans les grandes salles, et des séjours de festivaliers de plus en plus courts. Même les bistrotiers et restaurateurs s’en aperçoivent.
Ce OFF court à sa perte. Si AF&C et son président ne prennent pas rapidement des mesures radicales pour le contenir et l’assainir, l’hémoragie en terme de fréquentation déjà constatée depuis deux-trois ans et singulièrement cette année s’amplifiera.
Le BruitduOff quant à lui continue sa route, quoiqu’il en soit. Nos 18 chroniqueurs présents sur le OFF à un moment ou un autre ont vu près de 280 spectacles et en ont répercutés 250, sous une forme ou une autre… Si nous avons eu peu de « déchets », c’est grâce au travail de préparation bien en amont qui nous a permis de dresser une pré-sélection rigoureuse et éviter ainsi beaucoup de déconvenues. Mais ne nous voilons pas la face, il y eut peu de découvertes, encore moins de « claques » magistrales. De tout ce fatras, ont émergé une soixantaine de spectacles acceptables, dont une trentaine de très bons. Parmi eux quelques rares perles, qui figurent dans les cinq premiers de notre TOP 30 définitif.
C’est peu, très peu, en regard de l’indécente boullie de propositions qui fait de ce OFF un truc illisible et boursouflé, et de son « marché » une plate-forme de moins en moins efficiente et « rentable ». Un désastre, pour les spectateurs comme pour les compagnies. Un énorme gâchis de ce qui devait être en 1967 une formidable occasion de défricher le théâtre en devenir et les talents en construction. C’est devenu une foire immonde, un marché sauvage et sans morale où chacun essaie de se faire le maximum de fric.
Quant au Théâtre, il est resté à la porte.
A l’année prochaine malgré tout pour le OFF 2019,
et merci pour votre fidélité au BDO !
La rédaction
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Image : « La conférence des oiseaux », donné en juin au festival Le Printemps des Comédiens de Montpellier.