« L’OEIL EGARE », UNE AUTRE FACETTE DE VICTOR HUGO
LEBRUITDUOFF.COM – 21 juillet 2019
AVIGNON OFF 19. « L’œil égaré » – Fragments poétiques de Victor Hugo – Mise en scène de Muriel Vernet avec Sébastien Depommier – A la maison de la poésie – du 7 au 28 juillet à 14h0 (relâche les 16, 23 juillet) – Durée 50 mn.
C’est en juin que Le Bruit du Off avait découvert avec ravissement le comédien Sébastien Depommier dans « Vivre sa vie » sur une mise en scène de Charles Berling au théâtre des Halles. C’est maintenant pour une proposition totalement nouvelle que le public du Off peut le retrouver à la maison de la poésie sur ce spectacle monté autour de fragments poétiques de Victor Hugo. Loin de ce que l’on connaît de cet auteur incontournable, ces textes, dont quelques-uns sont des inédits, rassemblés par André du Bouchet, sont ceux de l’Hugo intime, empreint de poésie et d’introspection. On entend souvent parler de mise en scène tellurique mais cette fois, la metteuse en scène Muriel Vernet parvient bel et bien à ancrer son comédien dans la terre tout en lui laissant la tête dans les nuages et dans ses pensées.
D’une puissance et d’une poésie à fleur de peau Sébastien Depommier offre son corps et toute sa sensibilité aux textes de Victor Hugo dans une troublante humanité. Initialement prévu pour être joué en extérieur (en Bretagne à sa création) le spectacle fonctionne ici aussi bien tant les mots de l’auteur résonnent avant tout en nous, comme intrinsèquement liés à l’Homme, faisant parti d’un tout. Il est évident qu’entre ce spectacle joué en plein air face aux falaises et à la mer et celui présenté dans la boîte noire de la maison de poésie, les choses sont sans doute bien différentes. Mais le jeu du comédien, l’imagination des spectateurs et la poésie de l’écrivain accouchent d’un spectacle polymorphe et sachant s’adapter à leur environnement immédiat. Pour ce Festival Off, la maison de la poésie offre une proximité troublante et on ne peut que se retrouver dans cette quête, tant elle est universelle, dans la recherche de réponses à l’infinité et à la place de l’homme.
Un spectacle indispensable pour ceux qui veulent découvrir une autre facette poétique de l’écriture de Victor Hugo, mis en scène et joué avec une humanité touchante dans ses questionnements, faiblesses et fulgurances d’espoir. A découvrir sans attendre !
Pierre Salles
Photo © Sylvain Bouttet