FOCUS : CASERNE DES POMPIERS (REGION CHAMPAGNE-ARDENNES)

caserne pompiers

LEBRUITDUOFF.COM / 21 juillet 2013

AVIGNON 2013 : Focus sur la Caserne des pompiers

La Caserne des Pompiers est le lieu de la Région Champagne-Ardennes. Précurseur, ils ont été rejoints par d’autres régions (Pays de Loire, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais…) sur un principe très clair : faire rayonner la région et ses compagnies dans ce grand marché (voire cette grande foire aux bestiaux) qu’est le Off d’Avignon. Depuis un bout de temps maintenant, le lieu est clairement identifié par le public et les professionnels comme un établissement sérieux avec une programmation de qualité. Les compagnies sont accompagnées pour la communication et ne sont pas saignées à blanc pour louer le lieu, la ville d’Avignon le louant à la Région qui le met ensuite à la disposition des compagnies.

11h : Mon nom est rouge, Cie Papierthéâtre

Un spectacle protéiforme pour raconter l’histoire issue du roman d’Orhan Pamuk : du conte, du théâtre d’objet et de papier, de la musique… La diction est très théâtrale, le jeu un peu outré et exagéré mais le visuel du théâtre de papier est magnifique. Rôdé comme du papier musique, les décors et les personnages arrivent et repartent avec élégance. L’enchaînement, certainement très complexe des scènes est monté avec une grande simplicité. Si la fable peut paraître familière puisqu’elle puise dans l’imagologie moyen-orientale et qu’elle touche aux fondements universels de l’art : la reproduction du réel, la jalousie entre artistes, les liens avec le pouvoir; l’histoire s’enchevêtre un peu trop et le suspense ne prend pas suffisamment. Un joli spectacle qui se laisse apprécier sans pour autant passionner.

Les spectacles remplissent tous quasiment, mais il reste souvent quelques places de dernières minutes. Le hall est grand, très clair et plusieurs petites tables permettent de se poser, regarder les programmes ou l’exposition Portraits de marionnettistes qui immortalisent le Festival mondial de Charleville-Mézières. On peut cependant regretter que le lieu ne soit pas un peu plus chaleureux (pas de couleurs, pas de plantes, pas d’éclairage spécifique…) Cela est certainement dû aussi à la présence de nombreux professionnels qui n’ont pas les capacités d’entrain du plaisir lambda.

13h30 : Plumes, volants et satellites-Diderot/Camus, Cie Théâtr’âme

Pour fêter comme il se doit les 300 ans de Denis Diderot et les 100 ans d’Albert Camus, nombres de compagnies jouent le filon de la commémoration didactique et pédagogique pour les scolaires. Plumes, volants et satellites ou la petite histoire de la grande Histoire des libertés en France du XVIIIe à nos jours.

Fabien Audusseau en Rousseau/Char est le seul à donner une certaine dimension et à investir ses personnages de façon plus profonde, les autres comédiens -tous très jeunes- interprètent plus qu’ils ne vivent leurs personnages. Du coup, ça gueule pour montrer qu’on est en colère, et ça sur-joue l’investissement corporel. Étrangement, ce ne sont ni Diderot ni Camus qui ressortent de ce spectacle écrit par une femme et mis en scène par une autre femme, mais bien Louise d’Épinay et Simone de Beauvoir dont la pensée féministe se constitue et se poursuit au fil des siècles. A voir dans un prochain spectacle dont les héros seront des héroïnes ?

15h30 : Fuck America : les aveux de Bronsky, Cie Noob

La toute jeune compagnie Noob se lance dans un pari fou : adapter en moins d’une heure le merveilleux pavé sale d’Edgar Hilsenrath. Les deux comédiens, brechtiens à en crever, relèvent à bras le corps le défi, le brio en plus. Rodolphe Congé, avec la distance et le second degré d’un Woody Allen et Lucie Boscher, d’une présence corporelle aussi intense que son regard nous tient en haleine avec l’histoire de Jacob Bronsky pendant la seconde guerre mondiale. « Aux vieux je n’ai rien à dire, ils savent. Aux jeunes, lisez mon livre. » Aux autres, allez voir ce spectacle simple et pourtant rondement (et rudement) bien mené.

17h : Perf’, Cie Marinette Dozeville

Chorégraphe et interprète du spectacle, Marinette Dozeville interroge la performance. A partir d’entretiens sonores, elle investit le plateau et réagit à ce que l’on entend. « Moteur », « performance », « échauffement », « oulà ! » : autant de mots et de sons qui régissent l’écriture du mouvement au plateau. Dans une chorégraphie festive sans chercher à être attrayante, se règle tout un jeu de redondance/opposition entre le signifiant entendu et le signifié vécu au plateau. Une danse pour omoplates sur de la musique rock.
BrunoPATERNOT,

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