AVIGNON OFF : « L’ODYSSEE DE LA MOUSTACHE » AU THEATRE DES BELIERS
LE BRUIT DU OFF / 18 juillet
AVIGNON OFF : « L’odyssée de la Moustache » au Théâtre des Bélier jusqu’au 27 juillet à 12h15.
Il n’en est pas à son coup d’essai au Off d’Avignon, puisqu’il vient pour la deuxième année consécutive, nous présenter son dernier spectacle.
Dans « L’odyssée de la Moustache », on retrouve bien évidemment Ali Bougheraba, comme on le connaissait dans son précédent seul en scène, « Ali au pays des merveilles », mais aujourd’hui Ali a changé, Ali a vieilli, et, il est papa !!!
On assiste à une suite de questions posées par l’une de ses filles, âgée de quatre ans imaginant que « papa, il a réponse à tout », et bien, non, comme il le dit lui-même « papa, il a des lacunes, alors il va broder ! ». On va, grâce à cette simple idée, découvrir un Ali, tendre, émotif, d’une sensibilité extrême, incarnant à merveille chacun de ses personnages. Il n’est pas seulement un très talentueux humoriste, il est également un grand conteur, et nous fait voyager avec lui avec beaucoup de malice.
Tantôt père de famille à l’instinct paternel inné, ou père « perdu », tantôt Prince charmant gay, dans une réadaptation de « Blanc Neige » brillante et originale. Il nous fait parcourir son Algérie d’origine, mais également Marseille où il a toujours vécu.
Abordant avec énormément de justesse et de poésie les thèmes qui nous préoccupent tous. L’on y parle notamment de vieillesse, avec LA question que chacun se pose : « À partir de quel âge, est-on vieux ? », mais également de racisme, d’homosexualité, de RSA et autres avantages sociaux, qu’il traite avec beaucoup d’ironie, en utilisant sa propre famille.
À travers le partage de son périple, nous rencontrerons ces ancêtres, certains personnages mythiques de notre enfance, des monstres plus ou moins effrayants, et parlerons également des préjugés.
Il a su, une fois de plus parler avec beaucoup d’intelligence, de drôlerie, d’authenticité et de talent, du quotidien. Un véritable gentleman, amoureux des mots, qu’il choisit précis et juste. On s’en délecte. On en sort ravi, souriant et touché par toute cette sincérité.
Émilie Touat