AVIGNON OFF 2014 : L’HEURE DU BILAN
LEBRUITDUOFF.COM / 26 juillet 2014.
AVIGNON OFF 2014 : L’heure des bilans.
L’édition 2014 du OFF d’Avignon ne restera pas dans les mémoires, c’est certain. Ce cru fut fade, sans éclat, sans trouvaille. Au-delà de la folie accumulatrice des 1300 entrées recensées dans le « programme » d’AF&C, les quelques spectacles de -vrai- théâtre présents -20 % environ de la totalité des propositions- n’auront pas laissé un souvenir impérissable, à l’exception d’une poignée d’entre eux, certes très bons voire excellents, mais sans l’étincelle que l’on espèrerait, la découverte exceptionnelle que l’on attend d’un OFF.
Même chose pour l’ambiance générale, nullement festive, plutôt compassée même. Un air d’ennui et une certaine tension flottaient en permanence dans les rues. Comme on s’y attendait, ce OFF ne s’est guère vu perturber par les grèves ou annulations, mais la fréquentation s’en est tout de même ressentie. Le buzz de la grève en a découragé plus d’un, et beaucoup de festivaliers habitués ne sont simplement pas venus à Avignon. On parle d’une baisse de fréquentation de 30% en moyenne, à l’exception de quelques salles « historiques » – Le Chêne Noir, La Luna…- qui ont paradoxalement « cartonné ».
Et ce ne seront pas les chiffres totalement fantaisistes -et invérifiables- que Greg Germain lâche en pâture à la presse comme chaque année, marqués par l’auto-satisfaction et la mégalomanie, qui changeront quoique ce soit à ce constat. La vérité est que ce OFF fut très mauvais, et même catastrophique pour certaines salles. Et pour beaucoup de petites compagnies.
Il faudra bien un jour repenser cette inflation de spectacles, qui depuis 10 ans ne cesse de faire enfler le Off comme une mauvaise tumeur et conduit ce festival droit dans le mur. Sans oublier l’incroyable image que la prolifération de ces navets vulgaires et ineptes -qu’affectionne tant le théâtre privé parisien- donne de ce OFF à l’Europe entière, décourageant les compagnies et de plus en plus, le public véritablement amateur de théâtre.
Bref, cette édition 2014 enregistre une fois encore le recul incontestable de la fréquentation, et ceci n’est pas le fait uniquement de la « crise » ou des intermittents. Mais bien d’une dégradation générale de ce « marché » en voie de pourrissement, parfaitement immoral, devenu le terrain de chasse de tous les magouilleurs sans scrupule, de tous les « investisseurs » immobiliers, de tous les « producteurs » sans vergogne, de tous ces parasites qui phagocytent ce qui devrait être le plus beau théâtre du monde, et qui n’est plus qu’un marécage infâme.
Marc Roudier
Visuel : copyright Jeff Wall 1999/2001
Avignon off n’est pas un festival, n’a jamais été un festival. Pas de direction, pas de ligne artistique. C’était même l’une des revendications de ceux qui ont voulu « organiser » ce vaste foutoir. On ne sélectionne rien, on prend tout. Au spectateur de se débrouiller et d’avaler cette grosse soupe, parfois à la grimace. Je pratique ce « festival » depuis 1983 ! J’ai vu et vécu cette dérive constatée par tous (grosses prods qui viennent « faire du chiffre », vedettes qui viennent se faire plaisir, gros navets qui continuent de pousser parce que le terrain est favorable etc.). J’ y retourne tous les ans pour tenter d’exister encore un peu dans la durée, pour tenter de rencontrer du public, des diffuseurs (notamment ceux de ma région qui ne viennent pas me voir dans notre région), de la presse etc. Comme toutes les Cies. Et je paye TOUT. Et je cautionne un système que je combats depuis des années. Schizophrénie galopante d’une petite Cie agonisante, reléguée de plus en plus dans un petit coin du off, perdue dans cette « horreur économique » dont elle fait partie malgré elle et qui pourtant s’arc-boute sur son désir de ne pas laisser le champ complètement libre à ceux qui ont perverti l’esprit de ce rassemblement unique au monde.
moi ai pris le parti de ne jamais y aller c’est plus simple ! pas de demande ….pas d’attente …..pas de désillusion ! je préfère encore jouer dans un champs pour la fête du boudin à cucugnan les oies ! où je sais que je serai attendu !
Chronique d’une résurrection annoncée au Frictival d’Avignon 2015
Ça y est, les copains, le festival d’Avignon 2014 a plié les gaules ! Débarrassées des milliers d’affiches déjà à moitié pourries par la pluie, les rues de la ville fortifiée ont retrouvé leur grisaille, les kékés en BMW customisées peuvent de nouveau rouler des mécaniques à fond la caisse dans leurs boîtes de nuit à roulettes sans être gênés par les piétons, les propriétaires de salle et les commerçants ont compté leur recette avant de partir en vacances. Une recette un peu plus maigre que d’habitude pour certains à cause de ces enfoirés d’intermittents et des « informations » qui annonçaient tous les jours que « le festival n’aurait peut-être pas lieu » sans faire la différence entre les quelques spectacles du In subventionné et les 1307 du Off auto-financé par des rêveurs parfois un peu couillons.
C’est d’ailleurs grâce à ce joli bordel que plein de petites compagnies vont passer directement du Off au Out bien que leurs membres aient investi des mois de boulot, leurs allocations chômage d’escrocs, leurs économies, et parfois emprunté, pas de chance. Un paquet d’entre elles avaient même déserté les planches bien avant la fin, lassées de se demander chaque jour si elles auraient assez de spectateurs pour jouer et de s’engueuler en se rejetant les responsabilités, mais on ne peut rien y faire, même si ce n’est pas une marchandise, l’art c’est comme le reste, et râler contre la règle du Frictival, c’est aussi efficace que de gueuler parce que les affiches ne servent à rien ou contre les orages qui les foutent par terre.
Bien sûr, on peut être déçu, avoir des regrets ou des remords ou de la colère ou de la rancune mais il n’y a pas de règle, mes frères, pas de solution ou de remède miracle. Le salon officiel du spectacle est une loterie, comme toutes les loteries, à cette différence près que le ticket y est un peu plus cher. Parfois on gagne, parfois on perd, parfois on rentre juste dans sa mise, c’est le jeu. Cruel et passionnant. Frustrant et jubilatoire. « Modeste et génial », comme disait Daniel Mermet, lui-même recraché par la machine à broyer la différence. Des spectacles de qualité ont fait le plein, d’autres se sont ramassés, des machins fabriqués sur mesure ont un peu ramé, ça rassure un peu, ce sera toujours comme ça, et pour certains le rêve a été magnifique, c’est génial. Que ceux à qui il reste des bras pour les applaudir soient heureux pour eux !
Alors, y aura-t-il l’année prochaine encore plus de comédies culculs concons du genre « Ma belle-mère ne suce pas que des belges » qui raviront les festivaliers du même genre ? Peut-être, sûrement, pourquoi pas ? La phrase de Coluche (qu’il a piquée à qui ?) : « Il suffirait que personne ne l’achète pour que ça ne se vende pas ! » est loin d’être périmée, et 1307 spectacles, vous pensez ! Comment résister aux titres racoleurs et aux noms qui rappellent quelqu’un, une vraie vedette ou une simili sur le retour qu’on a vaguement admirée il y a longtemps, écrits en lettres pétantes sur de belles affiches aux couleurs qui rappellent celles des plateaux télé ?
Une chose est certaine en tout cas : d’autres artistes seront là pour remplacer les sacrifiés, d’autres spectateurs et d’autres professionnels viendront faire leur choix. La foire d’Avignon, c’est comme un restau d’autoroute. Même si la bouffe n’est pas terrible, il y aura toujours des gens qui ont faim, et en prenant la sortie, on n’est pas sûr de trouver quelque chose d’ouvert.
L’autre gros avantage, c’est qu’avec les odeurs d’égout que dégage cette ville en juillet, on n’a pas besoin de GPS pour savoir quelle bretelle il faut prendre pour y arriver ! Alors vive Avignon 2015, on y sera peut-être encore, à y transpirer pleins d’espoir, va savoir ?
Chraz
Tant que les théâtres éphémères ou non à Avignon prendront des pièces uniquement pour le profit, tant qu’il y aura un maximum de représentations à base de one man show, de pièces racoleuses, nous allons vers une descente aux enfers. J’ai joué 4 fois à Avignon, je suis allé voir des pièces dans différents endroits, j’ai vu du très bon (merci le bouche à oreilles) et malheureusement du très mauvais). En tractant j’ai eu beaucoup de retour des spectateurs(et non pas des clients) qui m’ont parlé de leurs déceptions à la sortie de certains théâtre. Le théâtre perd son âme. nous y allons pour pouvoir vendre nos créations, car c’est pratiquement le seul endroit où l’on peut se faire connaitre et le problème est là. Il m’arrive de rêver que le festival s’arrête. Ainsi je n’entendrais plus un programmateur me dire » vous êtes a Avignon, envoyez moi un dossier, c’est là que je fais ma sélection. «
C’est vrais que la mode des « one man show « venu des TV , émissions diverses et café théâtre , n’ont pas vraiment leur place dans ce Festival ! mais il y a eu sur des scènes de très bons comédiens qui on joué de bons monologues ! alors ne jetons pas le bébé et l’eau du bain en même temps ! je n’ai jamais tenté de jouer ou demander à jouer à Avignon ! je ne pense pas correspondre aux critères du monde du théâtre ! pourtant je n’ai pas à rougir de mon spectacle tout en oralité rien sur papier , avec des zones de turbulences improvisées au gré du public ! mais ai trop souvent rencontré de comédiens ou metteurs en scène imbus d’eux même qui faisaient le Paon , et se gaussaient des Saltimbanques , se prenant sans doute pour une élite une sorte de noblesse ! Je tiens à remercier Jacques Fornier qui passant dans les campagnes dans les année 60 m’a donné gout à la comédie et à la culture Populaire !
entièrement d’accord, j’aime aussi les beaux monologues, c’est vrai , il y a de très bon comédiens, j’en connais. j’en fais aussi.
Correspondre aux critères du théâtre ! (je ne vois pas) .
je parle ici d’une généralité sur Avignon.
J’aime le théâtre, que l’on soit 1,2 ou 10 ou plus sur scène.
Ma chronique sur le festival à lire…
FRICTIVAL D’AVIGNON 2015. Résurrection annoncée. http://tmblr.co/ZsQrJt1MxrTll
j’entend Jean pleurer seul dans son coin !