AVIGNON 2016 : ENTRETIEN AVEC THOMAS JOLLY
FESTIVAL D’AVIGNON : Entretien avec Thomas Jolly.
Thomas Jolly, artiste prolifique, prolixe, (jusque dans ses interviews) s’empare du Radeau de la Méduse pour un projet théâtral autour de l’oeuvre de Kaiser, en résonnance parfaite avec notre temps troublé… Mais il donne également une oeuvre collective de La Piccola Familia dans le jardin de la médiathèque Ceccano, Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse – Chroniques du festival d’Avignon de 1947 à… 2086. De quoi de nouveau inscrire le théâtre dans la Cité et le télescoper avec un temps hors du commun, celui d’Avignon en juillet, celui de la magie du Théâtre dans la nuit avignonnaise.
Ce 70e Festival est un cru qui se veut politique et axé entre autres sur le Moyen-Orient et sur les dérives populistes. Après le triomphe et la démesure d’Henry VI vous présentez « Le Radeau de la Méduse » de Georg Kaiser. Comment se situe votre spectacle dans ce contexte ?
Thomas Jolly : C’est un texte que je souhaite monter depuis 2003 quand j’étais encore élève à l’école du TNB. C’est un vieux désir de le monter mais il fallait d’abord que je trouve la bonne distribution : c’est un texte qui compte 12 acteurs, 6 garçons et 6 filles. Et, au regard des sujets brassés dans l’actualité, il me semblait que ce projet était des plus pertinents à mettre en œuvre aujourd’hui. Sur la question de la distribution, Stanislas Nordey directeur du TNS m’a proposé d’être artiste associé et de réfléchir à travailler avec les élèves sortants de l’école. Mais un spectacle de sortie est toujours un exercice un peu compliqué et un peu « casse-gueule ». Je n’avais pas envie de faire un spectacle de sortie avec eux, je souhaitais plutôt faire un « spectacle d’entrée » dans la vie professionnelle en partant d’un vrai texte qui permet aux douze élèves soient distribués. Il se trouve qu’effectivement il y a six élèves hommes et six élèves femmes dans la promotion d’acteurs du TNS : la distribution était donc la bonne, au bon moment. Dans la pièce, plusieurs sujets m’agitent et m’ont semblé important à mettre en lumière : d’abord le déplacement des populations qui fuient la guerre chaque jour en mer. (…)
En partenariat avec INFERNO, Art & Scènes contemporaines.