« JE (SE TERRE) », CECILE MANGIN, LA MANUFACTURE
LEBRUITDUOFF – 17 juillet 2016.
« Je (se terre) » Mise en scène de Cécile Mangin – Texte de Benoît Schwartz , musique de Stéphane Kerihuel – Du 12 au 24 juillet 11h00 et 12h45 au 82 rue du rempart Saint-Lazare – Annexe de la Manufacture.
1934, dans la colonie pénitentiaire de Belle-Ile-en-mer. Avec pour seule faute celle d’avoir mangé son fromage avant sa soupe, un enfant est battu à mort par les gardiens… Les autres enfants se révoltent, brisent les murs d’enceinte et s’évadent dans l’île. Tous les habitants se mettent à leurs trousses et une récompense de 20 sous est offerte pour la capture de chaque enfant. Tous seront retrouvés sauf un … « JE » est cet enfant.
Ce spectacle n’est pas à classer dans les pièces traditionnelles du Off. D’abord le lieu, un appartement pouvant accueillir 16 spectateurs qui vont se retrouver en immersion totale, puis la forme, avec le texte soutenu par un guitariste jouant en live et rythmant le texte scandé comme un flot poétique du cri de la souffrance de « JE ».
Un cri, quintessence de la colère et du désespoir, de ces enfants jugés et enfermés dans ces « bagnes » pour avoir volé une pomme, ou, comme le code Napoléon le permettait, envoyés dans ces mêmes bagnes par simple autorité parentale juste pour les briser.
Benoît Schwartz et le guitariste Stéphane Kerihuel ont travaillé ce texte poétique et la partition musicale comme une recherche vibratoire tendant en une résonnance globale entre le texte métaphorique de « JE », la musique et l’état des spectateurs en complète immersion du début du spectacle aux applaudissements. Tout concourt à entrer comme par osmose dans le poème et sa musicalité.
Malgré quelques imperfections techniques dues essentiellement au lieu et à la singularité de ce spectacle, on ne peut que conseiller de découvrir ce travail à ceux qui désirent élargir leur connaissance du théâtre et de la poésie dans une proposition loin des formes conventionnelles.
Pierre Salles
Merci… de la part de toute l’équipe – Attention relâche le 18