AVIGNON OFF : QUEL AVENIR POUR LE MONSTRE ?
LEBRUITDUOFF – 28 juillet 2016
Si l’heure est aux bilans, en cette fin laborieuse de festival, alors comment ne pas s’interroger sur l’avenir de ce OFF que nous voyons de plus en plus menacé par l’implosion. Une catastrophe annoncée, conséquence logique de l’exponentiel et monstrueux enflement de la créature, qui à l’instar de la grenouille de la fable, est à deux doigts de péter, trop pleine de ce qu’on l’a gavée à outrance depuis de trop nombreuses années.
On aimerait bien rêver et imaginer que Raymond Yana, le nouveau « patron » d’AF&C ait retenu les leçons de l’hyper-mégalomanie de son prédécesseur qui, en dix ans d’activisme auto-centré, aura conduit le OFF à cette terrible situation d’hypertrophie, sans doute irrémédiable…
Las… La réalité est tout autre : une fois encore, le OFF a fait preuve d’une boulimie sans égale, gobant encore plus de spectacles, plus de compagnies, jusqu’à l’indigestion. Peu lui chault en effet que la multiplication des spectacles nuise gravement à sa santé. Car, selon la fameuse injonction du précédent maître des cérémonies, il faut tenir son rang de « Plus grand théâtre du monde », quitte à en péter de toutes les coutures. Un « Plus grand théâtre du monde » qui serait le graal absolu, comme si l’obésité était un must. Slogan au demeurant faux, puisque tout le monde sait fort bien que c’est le Fringe d’Edimburg qui détient le titre, avec 2 fois plus de spectacles à proposer et à peu près 2 fois plus de compagnies présentes… Mais bon, passons.
A l’instar de son illustre ex-président, ce Off fait montre d’une prétention sans égale. Ainsi lorsque, loin de se calquer sur le IN, ce qui est le cas de tous les « Off » du monde, il prétend « prouver » son autonomie en prolongeant d’une semaine, au détriment de toute logique économique et de toute raison. Résultat : une dernière semaine superflue où tout le monde perd du fric et son énergie. Bravo ! Merci la plantade ! Merci Greg, et merci Raymond pour poursuivre avec autant d’aveuglement « l’oeuvre » de ton prédécesseur.
Quel avenir donc pour cette créature folle qui a définitivement échappé à ses concepteurs ? Quel avenir pour ce marché qui est devenu en quelques années -le temps de la mandature de Greg Germain, exactement- ce monstre vulgaire qui transforme l’investissement immobilier en or pur, ce que n’ont pas manqué d’observer les spéculateurs parisiens qui s’intitulent « directeurs de théâtre » et achètent de la pierre à tour de bras, ou encore ces boîtes de prod, souvent parisiennes elles-aussi, qui y voient là une formidable occasion de refiler leurs mauvais coucous à un public crédule et à des programmateurs appâtés par le profit escompté pour leurs acquisitions.
Quel avenir pour ce Off ? Nous n’avons pas la réponse bien sûr, mais savons d’expérience qu’il ne faut guère croire en la capacité de l’association qui le « gère » pour redresser la barre. Et ainsi le sauver d’une implosion programmée.
A l’année prochaine pour la suite !
Un bel été à tous.
La rédaction.
Image copyright Maurizzio Cattelan
Lebruitduoff me sert de référence dans le choix de mes spectacles même si parfois je ne suis pas trop d’accord avec vos classements. Vous deplorez une semaine de trop, mais pour un passionné ayant un rythme soutenu de 5 spectacles par jour pendant 3 semaines, ca fait une centaine de spectacles pouvant être vu, soit grosso modo le nombre qui figure dans la rubrique j’y vais j’y fuis , et encore vous êtes plusieurs et vous vous faites aider par des lecteurs. En 15 jours j’en verrai alors 25 de moins et passerai peut être à côté de pépites qui sont signalées par vous ou le bouche a oreille seulement au bout de 4 a 5 jours après l’ouverture. Qu’ il y ait 2400 ou 2000 spectacles (en enlevant les bouses de la rue de la Ré, laurette et autre histoire de sexe avec un belge), ou même que 1000, on ne pourra jamais voir en 2 ou 3 semaines même que 1% de ce qui est présenté!
Bonnes vacances et a l’année prochaine
Merci Louis pour vos remarques et commentaires…
Même si nous ne les approuvons pas à 100%, le trop grand décalage entre IN et OFF posant problème à nombre de compagnies, de salles et de spectateurs… un bel été à vous, et à l’année prochaine !
Ce qui est désolant c’est en effet la multiplication des lieux, des nouvelles salles sans âme sans ambition…mis à part raquer du fric. Quand on voit qu’ un ciné porno est devenu une salle en quelques mois, ca veut tout dire !