LE BRUIT DU OFF

LEBRUITDUOFF.COM – 23 juillet 2017

Avignon Off : « La Promesse de l’Aube » – d’après Romain Gary – Michel Kacenelenbogen – Théâtre du Chêne Noir 16h30.

Ode à sa mère.

Autant le dire tout de suite, on n’écrit pas cet article pour venir en aide à une compagnie ou un théâtre en mal de remplissage comme on peut le faire suite à un coup de cœur dans le OFF, non, La Promesse de l’Aube au Chêne Noir est plein, la rumeur est bonne et cet article arrive peut-être un peu tard dans votre agenda surchargé de festivalier, mais, s’il vous reste un petit peu de temps entre 16h30 et 17h30, courrez voir Michel Kacenelenbogen – oui, je sais pas facile à retenir, mais il a des circonstances atténuantes, il est Belge ; blague ! – dire avec une justesse et une économie de moyens dont tout un chacun devrait s’inspirer La Promesse de l’Aube, un texte bouleversant de Romain Gary en hommage à sa mère…

Je crois que depuis Albert Cohen et son « Le livre de ma mère » ou encore Marcel Proust, je n’ai pas entendu de texte aussi poignant sur une mère. D’autant que Michel Kacenelenbogen le fait raisonner d’une manière qui prend aux tripes, qui ne vous lâche pas et qui vous fait sortir de là, la larme à l’œil, tout songeur, pensant à votre mère et cherchant dans votre mémoire les mêmes actes, les mêmes mots que ceux que Romain Gary rapporte sur la sienne. Sans quasiment bouger autrement que de droite à gauche sur la petite scène de la Salle Coltrane du Chêne Noir, il nous fait aller de Varsovie à Paris puis à Londres, rien qu’en parlant de cette mère aimante et exubérante qui ira jusqu’à déranger Gustave de Suède pour que son fils Romain fasse du Tennis…

Hilarant, tendre, dérangeant, La promesse de l’aube vaut pour le texte comme pour celui qui le dit… il vous reste quelque jours, si vous cherchez encore UN spectacle, ou ne pouvez en voir qu’un allez voir celui-ci.

Emmanuel Serafini