« L’AUTEUR AVEC UN ACTEUR DANS LE CORPS », JE EST UN AUTRE
LEBRUITDUOFF.COM – 19 juillet 2018.
AVIGNON OFF 2018. L’auteur avec un acteur dans le corps – André Benedetto – avec Mathias Timsit – mes Roland Timsit – Théâtre des Carmes – Du 6 au 25 juillet- Relâche les 12, 19, juillet.
Un auteur, André Benedetto « himself » n’en peut plus. Son double le harcèle ! C’est L’ACTEUR qui est en lui.
« Chaque matin, quand je me lève, je regarde dans le miroir qui je suis. »
Comme en mal d’identification, ce regard dans le miroir interroge. Auteur, acteur, quelle identification est la plus forte ?
La voix d’un écrivain paraît capable de révéler, autrement qu’un texte écrit ou lu, certains rythmes profonds de l’artiste. C’est le mystère du corps parlant. Passer du cri à la parole ! Jusqu’où peut aller le don de soi ? Question que pose l’auteur : » cabotiner au détriment du sens, jamais ! Etre mal dans leur peau ! Etre bien dans le mal ! »
Cette tension, cette dualité, cette dichotomie, créatrices de sens, de mots, de paroles reflètent le conflit interne de l’individu acteur/auteur à l’individu auteur/acteur comme une reproduction par scissiparité.
Mathias Timsit, L’ACTEUR qui a un rappeur dans le corps, exprime toutes les subtilités du corps à corps entre l’auteur et l’acteur : la méprise, la surprise, la colère, la destination, les missions et compromissions, les lâchetés, le narcissisme, bref, prend à bras le corps le texte de Benedetto. Tour à tour, le rappeur Mel Monty Joue a merveille sa partition d’acteur et de danseur/chanteur, compositeur de rap et réussit le mariage avec l’épopée du texte… parfois comme halluciné, déstructuré, morcelé, délirant, autiste, coléreux, triste…la palette des émotions est grande.
Assurément, l’auteur/acteur, l’acteur/ auteur n’a pas fini de nous questionner : au plus profond de soi même, « qui parle » ?
Acteur. Auteur. Chaque individu joue sa partition, le plus souvent acteur inconscient de son propre destin. Parfois, comme André Benedetto, les deux personnages se lient, se délient, se font des crocs en jambe, des politesses au profit de l’un, au profit de l’autre. Ainsi va…la vie…non ! Comediante ! Tragediante !
André michel Pouly