A ANGLADON, LE PETIT DEJEUNER TUE « LE PETIT DEJEUNER »
LEBRUITDUOFF.COM – 21 juillet 2018.
AVIGNON OFF. « Le Petit Déjeuner » – Conception et mise en scène : Charlie Windelschmidt – Avignon Off 2018 – A la manufacture (cour du Musée Angladon) du 6 au 29 Juillet à 09h30 et 10h30.
Sur une idée originale de « théâtre forain » le metteur en scène Charlie Windelschmidt propose un petit déjeuner au festivaliers du Off. Concept original que de se voir servir par deux comédiennes un vrai petit déjeuner au son de textes aussi variés que Proust ou « Alice au pays des merveilles » ou encore des « miscellanées culinaires de Mr. Schott », sorte de fourretout culinaire mêlant littérature et cuisine.
C’est donc sous des voiles d’ombrage et dans la cour du Musée Angladon, que le metteur en scène a installé son espace petit déjeuner. Au centre les deux comédiennes s’activent avant l’arrivée des spectateurs, une petite trentaine, qui se retrouvent vite un peu entassés autour d’elles alors que celles-ci leur servent un café ou un thé. Les explications et les tirades s’enchaînent entre deux biscottes et une tranche de jambon. Le public bon enfant sourit, rigole. Les plus gênés par la proximité et par l’interactivité demandée parfois par les comédiennes, se tassent au fond de leur tabouret. C’est donc sous une chaleur écrasante et sous un fond sonore abrutissant dû aux tests son de la régie du Festival dans les jardins Ceccano à une trentaine de mètres que ce petit déjeuner littéraire se poursuit. Les textes s’enchaînent rapidement, trop rapidement, et les comédiennes passent du coq à l’âne sans aucun répit. A trop s’attacher à la forme le metteur en scène Charlie Windelschmidt a oublié le fond et le public, lui, reste désespérément sur sa faim de théâtre.
Dommage d’être passé à côté de quelque chose qui aurait dû avoir plus de tenue et ne pas partir dans tous les sens, l’écoute devient ainsi très compliquée, trop de textes trop courts, trop de temps à servir biscottes et jus d’oranges. En résumé trop de petit déjeuner tue « Le petit déjeuner ».
Pierre Salles