« MA VIE DE DIRECTEUR (DE THEÂTRE) » (4) : NON, TOUT LE MONDE NE FAIT PAS DE L’ARGENT SUR LE DOS DES COMPAGNIES
« Ma vie de Directeur (de Théâtre) », notre nouvelle chronique vue du « dedans », rédigée par un(e) authentique directeur-trice du OFF d’Avignon… En tout anonymat, forcément. Instructif et souvent drôle, le OFF vu de l’autre côté du miroir !
J-9
Oui parce qu’à partir d’un certain moment au Festival on ne compte plus les jours faits mais ceux qui restent à faire. Selon les compagnies, les théâtres, le décompte arrive plus ou moins tôt.
Il faut le dire, je suis épuisé-e. Je commence à me dire que je devrais être un-e de ces directeurs-rices qui loue 15000€ son créneau et qui se barre en vacances. Ou qui pavane. J’en vois beaucoup pavaner. Moi je travaille. Toute la journée au théâtre j’écoute, je règle les conflits, j’atténue les tensions, je partage les joies et les réussites des artistes que j’accompagne. 70 artistes et techniciens traversent ma vie chaque jour, je vis 70 vies. Mon bilan est déjà positif, ma programmation est presque faite pour le prochain festival, au mois d’août je vais me battre avec mon banquier pour que le théâtre reste ouvert, parce que non, tout le monde ne se fait pas de l’argent sur le dos des compagnies.