« LOVE AND MONEY » : IL Y A ENCORE DU BOULOT, LES MECS !
LEBRUITDUOFF.COM – 24 juillet 2018.
AVIGNON OFF : « Love and Money » – Mise en scène : Marlène Génissel et Thibaut Lescanne – Théâtre Transversal du 6 au 29 Juillet (relâche les mercredis) à 21h45 – durée : 1h15
La compagnie (T)RÊVES c’est avant tout huit jeunes comédiens qui se sont rencontrés et qui ont eu envie de mettre en commun cette énergie à jouer. Pour leur première création, la compagnie met en scène et propose pour ce Off d’Avignon le texte « Love and Money » de Dennis Kelly traduit par Philippe Lemoine. « Love and Money » est avant tout la description d’une société en pleine dérive, consumériste, dans laquelle la notion de propriété devient plus importante que les relations humaines.
Sept tableaux nous décrivent ces relations tumultueuses entre l’amour entre deux êtres, l’addiction à l’argent et à la consommation.L’utilisation inutile de la vidéo permet là encore de montrer au public ce qu’il eut été pertinent qu’il imaginât. On pourrait ne pas être trop dur avec cette jeune troupe qui apparemment se cherche encore mais il
est un peu dommage que ces acteurs dépensent autant d’énergie à tracter quand ils auraient mieux fait d’approfondir et peaufiner leur travail.
D’abord le casting. Soit ! la volonté de créer une troupe et un spectacle fondé sur la désir de travailler ensemble peut paraître louable mais n’est-ce pas d’abord l’essentiel d’une mise en scène que de trouver le comédien idéal pour chaque rôle ? Soit tous ces jeunes comédiens sont tous extraordinaires mais on peut en douter, soit il s’agit d’une erreur de casting, ce qui paraît plus probable. Ils ne sont pas mauvais et même plutôt bons mais sont-ils faits chacun pour leur rôle ? L’autre point litigieux concerne la vidéo, sans revenir sur sa nécessité, pourquoi à minima ne pas tendre le voile servant à sa projection ? La multitude de plis nuit à la qualité de l’image et relève
du bricolage. Dommage !
Enfin la longueur… ! Quelques scènes s’éternisent comme pour faire davantage comprendre l’évidence. Inutile dans ce cas de distendre à ce point le temps. Quitte à se vendre comme punchy et rock’n’roll autant y aller à fond, une heure aurait suffit. Des défauts de jeunesse qui n’enlèvent rien au potentiel de cette jeune troupe mais qui démontrent que venir à Avignon n’est pas un passeport magique et que le travail au plateau vaut mieux qu’une communication inutile pour l’avenir d’une troupe. Le Buz ? Bof… ! La qualité et le travail, oui !
Pierre Salles
LE BRUIT DU OFF 
Je ne comprends pas cette propension à demotiver de jeunes compagnies qui se donnent du mal.
Si ce spectacle n’était pas à votre goût, il aurait peut être mieux valu s’abstenir plutôt que de répandre ce que je qualifierai de méchanceté gratuite. Et oui monsieur : monter un spectacle, trouver des dates, financer un déplacement à Avignon, et tracter toute la journée, cela relève à mon sens du travail. Et même un travail acharné !
Il faut encourager les jeunes compagnies, en soulignant certes les faiblesses artistiques, mais non pas en les détruisant.
Désolé, c’est notre job que de faire la critique des spectacles. Quant à la compagnie en question, elle n’est pas prête du tout. Elle devrait s’abstenir de montrer un « produit » approximatif et pas travaillé. Monter un spectacle c’est accepter de se faire critiquer. Sinon, il faut rester chez soi, entre soi. Il n’y a aucune excuse au je m’en foutisme. Jeunesse ou pas.