« L’ELAN NAïF » : QUELQUE CHOSE DE LIBRE ET SPONTANE
LEBRUITDUOFF.COM – 16 juillet 2019
AVIGNON OFF 19. « L’ELAN NAïF » – sous titre : « Le jeu du je » – Carole Bordes – à La Factory – Lundi 15 juillet – 16h.
Sur le plateau, seules quelques vieilles chaises d’école, objets symboliques du réel, servent de décor autant que d’accessoires. Certaines sont brisées, déformées ou tronquées. On retrouve d’emblée l’univers onirique de Johann Fournier, photographe et scénographe.
Dès l’entrée des spectateurs, les 4 danseurs sont déjà en mouvement, évoluant entre le plateau et le reste de la salle. Ils ont l’air de s’amuser, tels des enfants découvrant un nouveau terrain de jeu. Ce terrain, la salle, va devenir le lieu de tous leurs élans, leurs désirs : léviter, tourner 100 fois sur soi, se faire projeter plus haut… Dans cet élan, ils seront tantôt dissociés tant synchrones. Ils alternent entre moments de groupe, se soutenant dans la réalisation de leurs élans, et moments durant lesquels ils sont ensemble sur scène, chacun habitant son propre mouvement.
Cette pièce vient questionner les différentes formes de l’élan primaire, lorsqu’on est seul ou en groupe, en société. Primaire ou naïf selon le titre. En tout cas qui s’affranchit de tout frein ou empêchement, quelque chose de libre et spontané, qu’on retrouve dans le jeu des danseurs, jeu qui utilise beaucoup la répétition du mouvement, les césures entre rythme effréné et ralentissement : allégories de la cadence humaine ?
Une performance pleine d’énergie, dans une mise en scène des plus sobres, avec peu de musique et de paroles. Et surtout de beaux moments visuels – chaises suspendues, illusion de bras et jambes étirés par le tissu, ainsi qu’un passage de danse contact particulièrement réussi et approprié.
Claire Burguière