« LE PETIT BOUCHER » MANQUE DE CORPS … ET DE PEPS !
LEBRUITDUOFF.COM – 25 juillet 2019
AVIGNON OFF 19. « Le petit boucher » de Stanislas Cotton – mise en scène d’Agnè Renaud – Au 11 Gilgamesh Belleville – du 5 au 26 juillet à 13h50 (relâche les 10, 17, 24 juillet)
La metteuse en scène Agnès Renaud et la comédienne Marion Bottolier nous parlent ici de résilience, celle de cette jeune femme « Félicité » qui tente de se reconstruire après un viol commis par un boucher qui lui laisse dans son ventre un enfant en devenir qu’elle ne veut pas. En treize tableaux Félicité va apprendre à accepter cet être qui va passer d’intrus qu’elle se refuse à mettre au monde au statut d’enfant.
Malgré une évidente poésie dans la scénographie, les tableaux s’enchaînent sans convaincre ou alors dans une inconstance gênante. Trop long et trop fourre-tout, le passage de l’écrit à l’oral dans la mise en scène d’Agnès Renaud ne parvient pas à offrir une lecture claire de l’évolution psychologique du personnage. Sans remettre en cause son talent de comédienne, le jeu de Marion Bottolier ne parvient pas non plus à atteindre son but. Parfois à la limite du surjeu, voire du cabotinage, quand l’instant demanderait plus de finesse. Un manque de direction paraît évident. Dommage de passer à côté d’un beau spectacle par un manque de vision ou de direction d’une actrice qui pouvait à l’évidence faire le travail.
Trop long et d’une lecture trop rapide ce spectacle ne permet pas de mettre en lumière ce beau texte et une comédienne qui peut mieux faire. Les fulgurances, trop rares, ne sauvent pas ce spectacle à retravailler et à resserrer pour qu’il puisse d’avantage toucher.
Pierre Salles