BIENVENUE AU NOUVEL OFF D’AVIGNON !
AVIGNON OFF 2021. Un nouveau président, un nouvel OFF ?
Bienvenue à ce nouvel OFF 2021, qui, s’il se tient vraiment -rien n’est encore acté au moment où nous écrivons- aura le mérite de présenter un nouveau visage- Sébastien Benedetto- et un nouveau virage, amorcé courageusement par le président démissionnaire Pierre Beffeyte.
Un nouvel OFF ? Oui, car la présidence de Sébastien Benedetto renoue enfin avec les origines de ce festival mythique mais déclinant. Un Off devenu parfaitement anachronique et moribond car représentatif de la main-mise du libéralisme outrancier régnant sur un événement qui au départ, devait n’être que l’expression de la créativité artistique, à l’époque marginalisée et inaudible, et s’est transformé du fait de la présidence toxique de M.Greg Germain, élu pendant trop de mandats à la tête de l’association « coordinatrice » AF&C, en une officine nébuleuse de financiarisation culturelle. Soit un vaste marché capitalistique uniquement au service de « l’entertainment » parisien et de ses minables productions.
Mais le passé est le passé. N’épiloguons pas.
Notons cependant que le nouveau président, par ailleurs directeur de l’historique Théâtre des Carmes, a été élu avec 14 voix contre 4 et une abstention, devant le très médiocre Harold Davis (4 voix), fier représentant d’une partie des « théâtres » sécessionnistes avignonnais -49 au total- regroupés sous l’appellation usurpée de « théâtres indépendants » (comprenez non subventionnés, et pour cause…). Une association réunissant la lie des minuscules salles vendeuses de créneaux en juillet, mercantilistes à souhait, accueillant le pire des productions du Off avignonnais. Mais chez ces gens-là, Monsieur, le ridicule ne tue pas, hélas. Bref, ceux que l’on surnomme au BDO les « sous-Off » ont raté leur entrée en bourse. Dieu merci.
Alors, quid de ce nouvel Off 2021 ? D’abord, pour le nouveau président, se coltiner cette sécession dérisoire, certes, mais qui fait mauvais genre et surtout brouille l’ambition et la lisibilité d’un plan d’envergure. Car le précédent président Beffeyte en avait dressé les lignes : « nettoyer » ce foutoir qu’est devenu le Off en « neutralisant » ceux qui lui font le plus de mal. Ainsi de ces « boîtes à rire » de la rue de la République et alentours, de ces mauvaises salles-garages de 49 places mal équipées et lamentables en termes de programmation, de ces loueurs de créneaux sans foi ni loi comme le « Collège de la Salle » (plusieurs fois épinglé pour non restitution de recettes), le « Rempart », le « Laurette » ou encore le calamiteux « théâtre Notre Dame », tous viandards du Off depuis trop d’années…
Les éliminer serait pourtant simple : leur refuser la publication dans le « programme » édité par AF&C ainsi que l’avantage des « Cartes Off ». Et pour ce qui est du ressort pur de la mairie, restreindre l’affichage équitable pour chaque compagnie à quelques spots dédiés (comme au « Fringe » d’Edimbourg), interdire le tractage (inutile et anti-écologique) et privilégier en lieu et place les parades, encadrées au niveau des horaires. Bref assainir définitivement ce maelström puant qu’est devenu le OFF.
Certes, pour tout cela il faut une volonté de fer. Et un appui ferme du politique. Nous n’en sommes pas encore là. Attendons de voir, si l’occasion nous en est donnée.
Une dernière remarque : pourquoi s’obstiner depuis tant d’éditions à ne pas coller avec les dates du IN ? car, un OFF, par définition, est forcément dépendant du IN. Ben non, pas à Avignon ! Une seule raison, purement financière : oser louer un créneau à en moyenne 100 à 130 euros le fauteuil ne serait pas « jouable » pour 20 jours seulement et paraîtrait indécent. Du coup, on ajoute une semaine, en sachant pertinemment que dans cette dernière séquence, plus personne n’est là. Ni diffuseurs, ni médias, et à peine quelques spectateurs attardés…
Allez, espérons pouvoir nous voir « en vrai » en juillet prochain, et surtout, enfin, déguster du théâtre en festival, du vrai. Vivement juillet !
Martin Zell
Une petite correction : Harold David n’a pas eu 4 voix, mais 2.
Ah ? Ce n’est pas ce que nous avions lu… De toutes façons, 2 ou 4, c’est dont la sienne. Belle performance !
Ah merci de dire enfin tout cela tout haut!