« LA FRAGILITE DES CHOSES », SOUS TENSION
lebruitduoff.com-17 juillet 2021
AVIGNON OFF 2021. La fragilité des choses – Texte et Mise en scène : Antoine Lemaire – Présence Pasteur du 9 au 29 juillet à 14h05.
Le propos : Une jeune femme est hébergée une nuit chez l’ami d’un ami afin de pouvoir passer son examen le lendemain pour entrer à la Femis. Son hébergeur ne devrait pas être là… Cette jeune femme découvre cette chambre, une garçonnière banale en fait, encombrée de bouteilles d’alcools différents, entassés dans un coin, une coiffeuse et le lit complètent la chambre. Tout à son désir de passer cet examen, on le sent, on le voit, elle a le cœur qui bat trop vite. Demain elle passe une audition, alors oui un peu de stress en elle… Son hébergeur ne devrait pas être là…
Est-ce que c’est son apparence, peut-être ses gesticulations, ses propos sans doute qui l’inquiètent et fragilisent son être… Son hébergeur est là…
Malgré sa tentative de nouer une conversation, elle échoue parce qu’elle ne se sent pas concernée par les propos scabreux qu’il vocifère à l’encontre de sa copine qui vient, dit-il, de le larguer. Que risque t’il de se passer ? Et si… Elle comprend que la riposte s’impose, qu’elle est urgente. Comment penser à ce qui nous demande le plus à être pensé, l’énigme du désir, lorsque celui ci voudrait s’imposer par effraction.
Le malaise s’installe. Elle se rend compte qu’il tente de la séduire. Cette pression, cette violence psychologique qu’Il exerce n’a pour seul but que d’aboutir à ses fins, à ce que Lui désire. Lui, usant d’une technique éprouvée des attentions et excès de colères, tisse inexorablement sa toile ne laissant aucune échappatoire à sa future proie…
Dans cette incertitude, le harcèlement opère, agit. Mais Elle, n’aurait elle rien à dire du pouvoir des mots ? Y est-elle pour quelque chose ?
Insidieusement, sans aucune violence physique, le poids des mots va t’il faire son œuvre ? Va t’il rendre l’Autre en partie responsable de ce qui lui arrive ?
Une mise en tension très réussie de Maxime Guyon et Paola-lili Ribeiro du propos de l’auteur Antoine Lemaire.
André Michel Pouly