« LE PRINTEMPS DU OFF », LA REVOLTE DES PIEDS NICKELÉS
AVIGNON : « Le Printemps du Off » – divers lieux*, Avignon – du 16 avril au 14 mai 2022.
« Le Printemps du Off », la révolte des pieds nickelés.
Foies jaunes de la couleur des gilets du même nom, les inénarrables aigris du collectif du « théâtre indépendant » avignonnais* ont monté une opération qu’ils veulent « coup de poing », en imaginant un « événement » réunissant les petits pieds frustrés du festival, toujours à la pointe de la contestation à l’endroit des « nantis » (comprenez les scènes subventionnées avignonnaises). Un « Printemps du Off », emblématique de la médiocrité de ce « théâtre » local à la recherche éperdue de reconnaissance médiatique à moindre frais.
Il fallait oser ! Voici que la crème des crèmes d’ » Avignon sur Scène » (comme aime à nommer notre chère ville éolienne notre confrère de La Provence Fabien Bonnieux), voici donc que ces treize larrons* représentant le pire du théâtre avignonnais s’associent pour produire le machin le plus ringard de la scène locale depuis 20 ans. Et voilà que, ne reculant décidément devant rien, ces 13 nouveaux mariés, réunis dans l’improbable collectif des « indépendants » (entendez non subventionnés), ont affublé leur médiocre coup de com du titre présomptueux de « Printemps du Off », sans doute en référence aux nombreux Printemps révolutionnaires qui ont impacté l’actualité internationale ces dernières décennies ?
Un collectif de « Gilets jaunes » redoutables qui s’est offert comme marraine, cerise sur le gâteau, l’incontournable Judith Magre, comédienne à l’ancienne, égérie des lecteurs de « Fémina » ou de « Télé-loisirs ». Un bien joli compagnonnage, donc, qui ravira les tenants d’un « théâtre » privé parisien grand pourvoyeur de « célébrités », comme chacun le sait.
Bref, on nage en pleine supercherie. 13 salles parmi les plus minuscules du Off, les plus mal foutues, dont la pauvre programmation compte parmi les plus indigentes du festival, se sont donc liguées pour la circonstance aggravante et surtout débile d’opposer un « contre pouvoir » à l’association AF&C, coordinatrice « historique » du Off avignonnais. Mais le comble de l’absurdité (ou de l’incompétence, au choix) est que non seulement ces braves guerriers avec ce « coup » de com se rêvent sous les étoiles médiatiques qu’ils n’ont jamais obtenues, mais qu’ils espèrent trouver la lumière avec un « programme » ubuesque frisant la correctionnelle, un catalogue d’inepties « théâtrales » à frémir, ramassant tout ce qui traîne dans le « vivier » local de la vacuité artistique et de la nullité absolue.
Mais ce truc ringard est surtout parfaitement contreproductif. En effet, (mais y ont-ils pensé une seconde? ), comment s’imaginent-ils remplir leurs misérables salles en juillet avec le public grand-avignonnais qui aura déjà vu leurs spectacles, qui plus est à prix bradés ? Mystère. Vous me direz, avec une moyenne de 49 places assises, ces théâtricules ridicules ont vite fait de remplir, à la grande joie de leurs « invités » devant lesquels -amour du théâtre en étendard- ils se vantent de partager royalement les recettes de co-réalisation… Le ridicule ne tue pas, hélas. Toujours est-il que ce machin anachronique qu’ils ont pompeusement appelé « festival » a déjà un pied dans la tombe. Et les 13 mariés de frais peuvent d’ores et déjà se préparer à un bel enterrement, sans fleurs ni couronne.
Martin Zell, pour vous servir
* Les 13 « théâtres » dans le vent de ce « Printemps » : L’Adresse, Alisé, Archipel, Albatros, Atypik, Chapeau Rouge, des Lilas, Pixel, du Rempart, Vieux Balancier, Porte St Michel, Théâtre des Vents, Verbe fou… Que du beau monde…