« FAUT-IL LAISSER LES VIEUX PERES… », UN REGLEMENT DE COMPTE FILIAL JUBILATOIRE
Posted by redaction on 13 juillet 2022 · Un commentaire
lebruitduoff.com – 13 juillet 2022
AVIGNON OFF 2022. « Faut-il laisser les vieux pères manger seuls aux comptoirs des bars ? » Mise en scène et écrit par Carole Thibaut – Au Théâtre des Halles (Conservatoire d’Avignon) du 9 au 26 juillet à 17h30.
Actuellement directrice du CDN de Montluçon, Carole Thibaut est une habituée du Festival Off d’Avignon, plusieurs fois présente dans divers lieux. C’est cette année dans le Off que l’auteure, metteuse en scène et comédienne retrouve le public du festival avec l’un de ses textes « Faut-il laisser les vieux pères manger seuls aux comptoirs des bars ? ».
Un soir de pluie, un vieux père vient chez sa fille, froide et distante, qui lui refuse tout contact ou toute preuve d’amour si minime soit-elle. Leurs retrouvailles sous forme de combat contre les autres mais aussi contre soi-même va durer toute la nuit.
Beaucoup de textes mettent en mots ce combat familial entre un père et un fils mais, mis à part quelques tragédies, peu mettent en lumière celui d’une fille avec son père. Carole Thibaut, au travers de son travail, a voulu mettre en avant cette spécificité. C’est en lisant « La force de tuer » de Lars Noren qui met en scène un fils tuant un père haineux, que Carole Thibaut s’est demandé si une fille pourrait le faire à son père. Sur scène la metteuse en scène endosse elle-même le rôle de cette fille au lourd passé familial et aux déchirures indélébiles que même la vieillesse et la maladie d’un père faisant le premier pas ne semblent pouvoir effacer. Face à elle, ce père (Olivier Perrier), alcoolique par goût, intransigeant avec elle mais peu avec lui-même, tente à nouveau un dialogue impossible.
Au milieu de ce drame familial le seul étranger est Rick (Jacques Descorde) en petit ami au lourd passé et aussi fermé au dialogue que sa compagne. Seul le drame leur permettra de grandir et de briser leur carapace.
Montée sous une forme quadri-frontale (en tri-frontale pour le Off), la scénographie place le public au cœur de l’intrigue et chacun peut y prendre la place qu’il souhaite, celle du petit garçon écoutant aux portes de sa chambre les drames familiaux ou celle du spectateur qui souhaite garder plus de distance. Difficile néanmoins d’échapper à la promiscuité des comédiens qui passent souvent du ring blanc représentant le lieu du huis-clos aux rangées de spectateur. L’écriture de Carole Thibaut, pleine d’humour, maintient une pression constante en dents de scie mais laisse toujours le spectateur en haleine, en attente de l’instant d’après.
Un spectacle sur la résilience qui, sans porter de jugement, ne peut que bousculer, d’abord par son écriture aiguisée puis par le jeu parfait des comédiens et enfin par une scénographie impliquant le spectateur sans jamais l’étouffer. A voir !
Pierre Salles
A mon avis, à fuir absolument. ! Définitivement.
Le thème a de l’intérêt, mais il est maltraité, le jeu des acteurs/rice perfectible, le texte inutilement grossier.
A fuir.